Le chef du gouvernement espagnol compte intervenir auprès de l'Union européenne pour arracher une aide pour le Maroc. Cette aide servira à renforcer la lutte contre l'immigration subsaharienne, un phénomène dont le Maroc et l'Espagne ont fait les frais. Le Premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, compte demander jeudi au sommet informel de l'Union européenne à Hampton Court (Grande-Bretagne) de débloquer avant 2007 des fonds pour aider le Maroc dans ses efforts de lutte contre l'immigration clandestine, a-t-on indiqué mardi de source officielle. "Les montants ne devraient pas nécessairement être spectaculaires. Il suffira de réorienter l'allocation de 3 ou 5% des budgets affectés (aux programmes de coopération), pour les destiner à aider le Maroc dans la formation des policiers ou le rapatriement des immigrants", a déclaré un haut responsable espagnol, cité par le journal pro-gouvernement El Pais. Lors du sommet de Hampton Court, le chef de l'exécutif espagnol compte présenter au Conseil de l'Europe deux requêtes: Que l'Union européenne assume effectivement ses responsabilités face au problème de l'immigration clandestine qui concerne tous les pays membres de l'Union et qu'elle débloque des fonds avant l'approbation du budget 2007-2013 de l'Union Européenne, a ajouté la même source. L'UE avait mis en place plusieurs mécanismes pour mettre en oeuvre sa politique d'immigration, comme l'Agence de contrôle des frontières, créée en mai dernier mais qui n'est toujours pas opérationnelle, le Fonds de contrôle des frontières, le Fonds pour le rapatriement des immigrants illégaux et le Fonds pour l'intégration des immigrés légaux. Les trois fonds, créés en relation avec le phénomène migratoire, sont dotés respectivement d'un budget de 2 milliards d'euros, 1,7 milliard et 1 milliard. Les fonds ne seront toutefois débloqués qu'après l'approbation du budget 2007-2013. Le Premier ministre espagnol compte sur l'appui de la France pour que l'UE donne suite à ses requêtes qui font partie d'une initiative conjointe sur l'immigration décidée lors du dernier sommet franco-espagnol, tenu le 17 octobre à Barcelone. A l'issue de ce sommet, le chef du gouvernement espagnol avait souligné que l'initiative franco-espagnole tend "à engager davantage l'Union européenne, plus qu'elle ne l'a fait jusqu'à présent" en matière d'immigration. L'initiative tiendra en compte différents aspects tels que le développement des pays d'origine de l'immigration, le contrôle des frontières de l'Union européenne pour faire face à la pression migratoire et autres volets liés à la sécurité.