Le plan d'aménagement de la pélagique est en phase d'étude. Au menu plusieurs innovations, dont un fonds d'aménagement, des taxes sur la capture et des droits d'accès à la ressource. La rencontre tenue le 20 octobre dernier entre le ministère de l'Agriculture et des Pêches maritimes et les représentants des industries de la pêche s'est déroulée finalement dans une bonne ambiance. Après lecture du document, les professionnels ont demandé un délai de réflexion de 15 jours, nécessaire pour passer en revue tout le texte. Ce plan est établi à partir d'un environnement caractérisé par plusieurs contraintes : ressource fluctuante et vulnérable, flotte de pêche peu conforme, niveau de valorisation peu satisfaisant, marché local peu développé, attitude peu agressive sur le marché extérieur, insuffisance des infrastructures portuaires etc. Autre élément pris en compte, l'état des ressources, avec d'une part une stabilité de la biomasse de la sardine sur le stock central (au nord de Boujdour) et une augmentation au niveau du stock C (au sud), en état de sous exploitation. Autre paramètre, les débouchés: 50% de la production sont destinés à la farine de poisson. Partant de tous ces constats, le nouveau plan d'aménagement préconise aux bateaux une distance minimale de 3 miles par rapport à la côte. Les chalutiers congélateurs sont maintenus au-delà de 15 miles. La taille de la première capture est de 40U/kg pour la sardine, 60U/kg pour l'anchois. Une révision de la baisse est en cours pour le maquereau qui sera ramené de 20 U/kg à 14. Des prescriptions spéciales concernent aussi les engins et le maillage (40 millimètres pour les pélagiques). D'autres dispositions diverses ont été prévues, en particulier, la création du fonds d'aménagement (par décret) pour le financement des études et des expertises, la gestion des capacités de pêche, la recherche et développement et le contrôle. Des dispositions concernent aussi les droits d'entrée dans la pêcherie. Pour les navires affrétés opérant dans le cadre des projets intégrés, ces droits sont de 1 million de dirhams par unité (réglementation en vigueur) auxquels il faut ajouter 500 000 dirhams destinés au fonds d'aménagement. Les navires opérant dans le cadre de l'appoint aux industries existantes verseront aussi 500 000 dirhams audit fonds d'aménagement. Les navires congélateurs affrétés y contribueront à hauteur de 2 millions de dirhams. Par contre, pour les senneurs côtiers, cette perception a été fixée à 250 000 dirhams. Une taxe sur les captures compléte le dispositif. Pour les navires nationaux, le taux de perception sera fixé par réglementation. Pour les navires affrétés, opérant dans le cadre de projets intégrés, ce sont 10% du chiffre d'affaires qui seront prélevés. Pour les navires congélateurs, le taux est de 17% dont 7% affecté au financement du fonds d'aménagement. Les conditions d'exploitation retiennent une fixation de quota par filière, la nécessité de nouvelles créations sans compromettre l'existant et le mode d'affrètement et d'acquisition. Une part du quota sera réservée à l'Etat qui pourrait la destiner à des accords de pêche par exemple. La mise en œuvre des projets à forte valeur ajoutée permettrait de dégager un chiffre d'affaires additionnel de 4 milliards de dirhams (non compris, les accords de pêche, Laâyoune et Dakhla) et la création de 15 000 postes. La mise en œuvre de ce plan permettrait à l'horizon 2010 de valoriser un volume de 130 000 tonnes réparti comme suit : 40 000 tonnes à l'industrie de conserve, 30 000 tonnes à la consommation en frais, 60 000 tonnes à la farine de poissons. Pour parvenir à ces objectifs, la flotte côtière est appelée à se développer. Le plan opte pour le développement d'une flotte nationale de manière progressive avec sur la phase 1, de 2006 à 2008, une proportion de 70% de la flotte affrétée, contre 30% appartenant à des nationaux. A partir de 2009, le rapport sera inversé avec 2/3 de la flotte nationale.