Notre jeunesse est à la fois l'objet de toutes les inquiétudes, les discussions, les analyses, et en même temps l'objet de toutes les méconnaissances, de tous les désintérêts, tous les préjugés... Que des violences, le hooliganisme ou la délinquance viennent à (re)surgir et tous les propos parfois outranciers se font entendre, souvent nous avons pu lire d'horribles choses sur les réseaux sociaux – non pas qu'il faille excuser ou passer sous silence les méfaits causés par une partie de la jeunesse – mais y répondre par une répression tous azimuts n'arrangera rien ! Quand dans un autre côté, des jeunes s'engagent dans des actions sociales – comme en ce moment à l'occasion du mois de Ramadan- des activités culturelles ou sportives, des initiatives humanitaires... très rares sont alors les voix des responsables politiques et des élus qui s'élèvent pour les encourager, les aider, leur apporter soutien et reconnaissance. Depuis si longtemps avec d'autres je milite pour une politique juste, efficace et volontariste à l'égard de nos jeunes, mon meilleur atout est le terrain ! Je ne parle pas dans le vide, je n'échafaude pas des solutions parties de rien, je sais de quoi je parle, non pas par des connaissances ''intellectuelles'', mais par mon vécu, par mon expérience et surtout par ce que je vis avec, par et pour cette jeunesse. Alors sans faire dans l'immodestie, j'ai envie de dire que je sais de quoi je parle, aux côtés de grands militants tels que Otmane Mazzine, Moussa Laarif, Mounir Aznail, Oualid Chetouani et tant d'autres dont les noms ne font pas la Une des journaux, mais qui, croyez-moi, sur le terrain font des miracles ! Des figures influentes elles aussi portent la voix de la réflexion, de l'expression, de l'action, tel le jeune ministre Mehdi Bensaid, tels Nordine Lakhmari et Nabil Ayouch, mais elles sont bien trop peu nombreuses et les jeunes qui par leur art, leur musique, leurs vidéos, leurs chansons... expriment également des points de vue riches d'enseignement, ne sont pas entendus. Hélas aujourd'hui l'exutoire de notre jeunesse, les espaces où elle exprime ses attentes, ses espoirs, sa colère, voire sa rage sont les stades de foot et les chansons de rap où bien souvent la violence cache le désespoir. Il est urgent de s'occuper -de façon concrète et efficace de notre jeunesse- toute une partie d'entre elle, en particulier bien sûr les jeunes qui sont hors circuit d'inclusion (mais hélas les autres également, de plus en plus) est en train de se radicaliser, en termes de refus de la société dans laquelle on les fait vivre. Et si nous tenions une partie de la solution ? Depuis des années je cherche les moyens et les voies pour encadrer, former, responsabiliser notre jeunesse, enfin nous arrivons à la concrétisation de ce rêve, sans doute n'est-ce pas le remède à tout mais au moins nous ouvrons une porte, nous entamons une expérience, nous offrons à nos jeunes une voie porteuse de concret et d'espoir. Le mois prochain grâce à un partenariat noué avec l'ambassade de France, l'un des meilleurs organismes français de formation de la jeunesse, aux métiers de l'animation, à la formation de jeunes leaders capables d'encadrer les adolescents et les enfants – je veux parler des CEMEA- viendra dispenser son savoir-faire à une cinquantaine de jeunes (dans un premier temps) issus de Oujda, Essaouira, Rabat, Fès, Marrakech, Casablanca, Mohammedia... Durant 8 jours pour cette première session, nos jeunes marocains se frotteront aux meilleures techniques, aux meilleurs formateurs pour en tirer un savoir, des moyens d'action, d'expression, une connaissance. Cette session sera suivie d'une seconde – en France – et les jeunes ainsi formés en retireront une qualification qui leur permettra de s'insérer dans les métiers de l'animation, de la formation de formateurs, d'emploi qualifié. Excellente nouvelle : le ministère marocain de la jeunesse s'intéresse beaucoup à cette expérience, ce qui ouvre de vraies perspectives pour la suite ! Alors oui je le crois profondément, nous avons un début de solution !