L'euphorie des élections passée, place au retour à la réalité. Ô bien sûr il aurait fallu être naïf pour croire que d'un coup de baguette magique tout allait devenir soudainement conforme à nos souhaits. Si au niveau national le chef du gouvernement a montré concrètement sa volonté de «gouverner autrement», au plan local les poches de résistance sont toujours là, et certains hommes politiques biberonnés aux pratiques douteuses et accros aux privilèges continuent de faire barrage au changement voulu tant par SM le Roi que par la population. Je vous ai beaucoup parlé ici des premiers signes positifs que ces élections avaient montrés : participation au vote importante -notamment des jeunes générations- et élections de jeunes dans les Conseils de la ville, j'avais cité notamment un jeune qui avait suscité mon admiration par son parcours et son engagement : Moussa Laarif. Militant associatif de longue date dans les quartiers de Rabat, acteur culturel chevronné, il avait donc décidé de franchir le pas et de se présenter en tant que candidat aux élections communales de son quartier Youssoufia, et il fut élu haut la main, porté par la jeunesse de sa circonscription et sa population dont il est très proche. Les nouveaux élus lui avaient alors proposé -tout naturellement- de prendre la présidence de la Commission culturelle de l'arrondissement, c'était hélas sans compter avec une vieille garde, accrochée à ce qu'elle considère comme son dû. En effet, des élus en place depuis des années se sont ligués et ont constitué un front anti-Moussa, le privant ainsi de cette fonction et élisant bien évidemment l'un d'entre eux qui n'a jamais rien fait -et ne fera jamais rien- ni pour la culture, ni pour la jeunesse !!! La réaction de Moussa a été exemplaire : ces vieux briscards pensant qu'il était à leur image uniquement intéressé par les indemnités et la voiture de service, lui ont proposé la vice-présidence de la Commission, lui faisant miroiter qu'ainsi il y aurait droit, ce que Moussa a refusé avec beaucoup de dignité et de sens de l'honneur. Penser que cette réaction sera une leçon pour ces politiques dépassés, déphasés et restés bloqués sur leurs prébendes est hélas vain, ils ne comprendront même pas la signification de ce geste ! Ceci est une preuve que rien n'est gagné. En effet le résultat des dernières élections est le fruit de profonds changements qui traversent notre société -de façon souterraine- depuis 10 années et s'il y a eu un tel bouleversement dans le paysage politique sorti des urnes, c'est essentiellement aux jeunes que nous le devons. Malheureusement des obstacles se posent et se poseront à ce vent de changement, des hommes politiques rétrogrades au sein des partis, dans les Conseils élus, au Parlement feront tout pour empêcher l'émergence d'une nouvelle génération afin de poursuivre leur entre-soi... Le changement est un long combat, dans cette lutte pour le renouveau nous pouvons compter je le sais sur le nouveau ministre de la jeunesse et de la culture, Mehdi Bensaid, qui est avant tout un militant et nous pouvons compter sur ces jeunes -issus d'un mouvement associatif, nés du terrain- aujourd'hui bien décidés à prendre toute leur place en politique. C'est pourquoi je voudrais ici vous faire part de leur initiative -que je salue – dans laquelle d'ailleurs Moussa est très impliqué : la création d'un mouvement qu'ils ont appelé «Les Pionniers». En voici la charte et la philosophie : «Nous sommes des jeunes engagés dans le mouvement associatif de différentes régions du Maroc, notre idée après ces élections où les jeunes se sont impliqués est de créer un mouvement que nous avons appelé «Pionniers26» dont l'objectif principal est de préparer une nouvelle génération d'élus de proximité pour les prochaines élections communales en 2026 . Nos objectifs sont : 1) être présents médiatiquement, sur les réseaux sociaux et sur le terrain, pour faire connaître notre jeunesse de façon valorisante, et ne pas nous faire «voler la victoire». 2) créer un Réseau pour préparer, former des jeunes qui seront candidats lors des prochaines élections communales. 3) faire reconnaître Pionniers26 comme un label, afin que nos jeunes candidats soient positionnés en 2026 sur les listes politiques qu'ils choisiront en bénéficiant d'un «plus» qui sera le label de terrain «Pionniers26». Les jeunes déjà élus seront l'avant-garde de Pionniers26, ils nous feront part de leur expérience au fur et à mesure et pourront compter sur le soutien du Réseau dans leurs actions. Des activités et actions civiques, citoyennes, culturelles, sociales seront organisées afin de faire connaître Pionniers26, et les réseaux sociaux seront notre espace d'expression privilégié. La culture sera la clé qui ouvrira et ponctuera le travail de proximité de Pionniers26, formation, expression, rencontres, colloques, implication dans les questions de société, les questions d'actualité, participation au débat politique... en seront les outils et les moyens. Pionniers26 est né, il vous est ouvert ! Bravo à eux, ils ont compris qu'il leur fallait prendre leur destin en main et mettre un pied dans l'entrebâillement de la porte pour empêcher qu'elle ne se referme...