Les larmes aux yeux, ce jeune homme de trente-et-un ans qui se tient au box des accusés, à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, nie avoir eu l'intention de tuer son ami. Effectivement, le président de la Cour lui explique que le juge d'instruction ne lui a pas attribué l'accusation d'homicide volontaire, mais de coups et blessures ayant entraîné la mort. Et pourtant, il continue à pleurer au point qu'il n'arrive pas à répondre clairement aux questions du président de la Cour. L'affaire remonte à juin 2021 lorsque le mis en cause a décidé, en compagnie de son ami, d'acheter deux bouteilles de vin rouge et quelques cannettes de bière. Ce n'était pas la première fois qu'ils se soûlaient et se droguaient non loin de chez eux, à Hay Sadri, dans un terrain vague, mais ce sera la dernière fois. Un simple malentendu portant sur sa relation avec une jeune femme est venu brumer leur soirée. Son ami lui a révélé que cette mère de deux enfants était une prostituée tout en lui conseillant de rompre sa relation avec elle. Mais, il paraît que le mis en cause l'aime au point qu'il n'a pas accepté que son ami qualifie sa bien-aimée de fille de joie. Devant la Cour, le mis en cause affirme qu'il l'aimait et l'aime encore et qu'il n'a jamais remarqué quoi que ce soit sur cette jeune femme, divorcée. Il précise lors de son interrogatoire que son ami lui a expliqué qu'il était devenu sans le savoir un proxénète. C'est le mot qui l'a fait sortir de ses gonds. Il lui assène un coup de couteau mortel au niveau de la poitrine. Verdict : Jugé coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner tout en bénéficiant des circonstance atténuantes, la Cour l'a condamné à dix ans de réclusion criminelle.