Le journal espagnol El Pais demande mardi à l'Union Européenne d'exercer des "pressions" sur l'Algérie pour qu'elle contrôle ses frontières qui constituent, selon le quotidien, une "passoire" des immigrants clandestins subsahariens vers le Maroc. "La frontière algéro-marocaine est une passoire dont se plaint Rabat, non sans raison, et qui exigerait une pression de l'Union Européenne sur l'Algérie", affirme le journal dans un éditorial intitulé "La clôture ne suffit pas", en allusion au grillage entourant le préside de Mellilia et dont une partie a été détruite lundi dans un assaut massif auquel ont pris part des centaines de clandestins subsahariens. Lundi, la presse algérienne avait indiqué que plus de 3.000 clandestins subsahariens vivent par petits groupes sur les rives d'un fleuve à 3 Km de la ville de Maghnia, à la frontière algéro-marocaine, en attendant le moment opportun pour s'infiltrer au Maroc, passage obligé pour entrer en Europe. Le journal "El Pais", proche du gouvernement socialiste, souligne que le problème des immigrés subsahariens qui fuient la famine et les guerres pour se réfugier en Europe en passant par le territoire marocain "dépasse le cadre purement bilatéral" entre le Maroc et l'Espagne. "C'est ainsi que l'a compris Zapatero (NDLR: Premier ministre espagnol) en demandant à l'UE d'envoyer de façon urgente une mission au Maroc dans le but d'identifier, en coopération avec les autorités de ce pays, des espaces concrets d'action" contre le phénomène de l'immigration clandestine. Commentant l'assaut massif de lundi contre Mellilia, le journal relève que les immigrants subsahariens "se sont lancés, avec une férocité fruit du désespoir, contre les agents de la Garde civile à la recherche de l'Eldorado espagnol. Heureusement, cette fois il n'y pas eu de morts, mais personne ne peut pronostiquer qu'il n'en y aura pas quand ils le tenteront une autre fois". Selon des sources officielles espagnoles, le dernier assaut massif organisé lundi à l'aube par près de 700 immigrés clandestins subsahariens pour pénétrer de force dans le préside de Mellilia, le 25ème du genre depuis le début de l'année, a été d'une "violence inédite" et a provoqué 135 blessés, dont cinq graves.