Programme entériné par Aawatif Hayar chez la CGEM «Un programme ambitieux de plus de 220 millions de dirhams pour accompagner 36.000 femmes à travers le Maroc». Ce plan est entériné, mardi à Casablanca, par la ministre de la solidarité, de l'insertion sociale et de la famille, Aawatif Hayar, lors de la rencontre initiée par la CGEM et ce département sur l'autonomisation économique des femmes. Et ce n'est pas tout ! La responsable gouvernementale ne manque pas de faire des annonces lors de cet événement tenu en mode hybride. Des assistantes maternelles en vue «Nous allons lancer le statut des assistantes maternelles. Il n'y en a pas au Maroc», avance la ministre qui estime qu'il faut «aider les femmes». De plus, elle révèle le travail en cours sur «l'accompagnement social des jeunes filles pour éviter le mariage des mineures». «L'éducation reste le point le plus important», enchaîne-t-elle en mettant en avant l'impératif d'investir dans la famille pour l'éducation des enfants. «Si nous voulons un avenir brillant, il faut investir dans les enfants et l'accompagnement parental de ceux-ci», explicite-t-elle en précisant que cette approche n'est pas conservatrice. Mme Hayar saisit également son passage à la CGEM pour plaider pour le PPP. «Nous allons former et accompagner les centres sociaux que nous allons transformer en incubateurs. Nous allons aussi former les associations pour les qualifier afin qu'elles aient un niveau pour embaucher. Mais, nous attendons aussi le privé pour l'accompagnement dans ces incubateurs en vue d'intégrer l'approche genre dans le recrutement», ajoute-t-elle. A propos de la parité, elle estime qu'il est «impératif de se mettre d'accord, femmes et hommes, sur ce qui peut être fait ensemble pour y arriver davantage». Quant aux crèches, elle rappelle l'existence d'un programme de soutien à cet effet. Mieux encore, elle s'exprime sur la scolarité du jeune sexe féminin. Un enseignement en ligne pour la fille rurale Mme Hayar, qui rappelle ses tournées dans les régions, révèle être sidérée de voir le taux de 50% pour chacun des deux sexes au primaire qui baisse à 75% dans le secondaire et le collège dans le monde rural. Dans ce sens, elle plaide pour «l'école à distance pour ces enfants en accompagnant notamment les filles rurales en ligne». «Quand on parle de précarité, il y a un problème», poursuit-elle. Le tout en attirant l'attention sur les potentiels énormes et sous-exploités dans les régions où il existe, à son sens, «des marchés extraordinaires». «C'est vous les investisseurs ! Aidez-nous en travaillant main dans la main. Je compte sur la CGEM. Il faut être dans l'action pour changer la situation», lance-t-elle. La conviction de Chakib Alj Et c'est au président de la CGEM de lui répondre en exprimant sa «conviction qu'il faut passer à l'action». Par l'occasion, M. Alj estime que les assistantes maternelles sont «capitales». «Cela va permettre aux femmes de travailler», ajoute-t-il en rappelant le «Global Gender Gap Report» de 2021 du World Economic Forum qui classe le Maroc à la 144ème place sur 156. Quant au taux de chômage féminin dans notre pays, il se situe, tel qu'il le relève, à 16,2% contre 10,7% pour les hommes. «Aucune démocratisation, ni croissance durable ne sont possibles sans l'amélioration de la condition des femmes», martèle-t-il en évoquant également l'étude menée par ONU Femmes Maroc et la Direction des études et des prévisions financières en mars 2021, une réduction de 25% de l'écart entre les niveaux d'activité des hommes et des femmes conduirait à une hausse du PIB par habitant variant entre 5,7% et 9,9%. Le patron des patrons ressort en outre l'engagement du gouvernement à augmenter de 20 à 30% le taux d'activité des femmes à l'horizon 2026. L'autonomisation des femmes étant, pour M. Alj, «la voie la plus sûre pour une croissance économique durable et inclusive».