Sur les quarante enseignants qui mènent une grève de la faim, depuis 17 jours, 23 ont été hospitalisés en raison de la détérioration de leur état de santé. Ces fonctionnaires revendiquent leur droit au regroupement familial. Cela fait 17 jours que quarante enseignants mènent une grève de la faim à Rabat. Jusqu'à hier lundi, ce sont 23 de ces fonctionnaires du ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement professionnel, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique qui ont été hospitalisés à cause de la détérioration de leur état de santé. Ces enseignantes et enseignants, tous niveaux confondus, réclament leur droit au regroupement familial. «Cette grève de la faim est l'expression du ras-le-bol de ces familles déchirées. Vivre ensemble, c'est ce qu'elles veulent après des années de séparation», annonce Fouad Haraja, le porte-parole du Comité national des familles du personnel de l'enseignement lésé par l'absence de mutation en vue du regroupement familial. Et d'ajouter: «Jusqu'à maintenant, 23 personnes, sur un total de 40 grévistes de la faim, ont été hospitalisées. Et cela n'a guère affecté le ministère en question ! ». Suivie de très près par le monde associatif, cette grève de la faim a attiré l'attention des uns et des autres depuis son déclenchement. Dans ce sens, un sit-in a été organisé, hier, à midi pour les soutenir. Les familles ainsi que les amis de ces enseignants ont également pris part à cette manifestation. Il est à rappeler que la décision d'entamer une grève de la faim n'a été prise qu'après avoir mené, en vain, plusieurs démarches (voir ALM n° 976). Ce Comité avait en fait contacté à plusieurs reprises le ministère à propos des demandes de mutation pour un regroupement familial. À ce titre, le cas de Mustapha Oubardane renseigne sur les conditions de vie que mènent ces familles déchirées. Cela fait cinq ans que ce fonctionnaire du ministère de l'Education nationale, à Rabat et précisément dans le service de la Planification, vit à des centaines de kilomètres de sa petite famille. En fait, son épouse enseigne dans l'un des établissements scolaires publics de la ville de Laâyoune. Avec ses deux enfants, elle s'attend impatiemment à l'arrivée de son époux. Des cas pareils sont malheureusement légion. Par ailleurs, et rien qu'en 2004, elles étaient plus de 5.000 personnes dans cette délicate situation. Toutefois, chaque cas reste particulier, et ce en fonction de la distance séparant les familles. « A titre d'exemple une famille qui est séparée par une centaine de kilomètres, entre Casablanca et Rabat, souffre évidemment moins que celle déchirée par 1.200 km, voire plus», avait précisé Mustapha Oubardane dans une récente déclaration à ALM. Jusqu'à hier dans l'après-midi, les enseignants ont refusé de mettre fin à cette grève de la faim. Une conférence de presse est prévue pour aujourd'hui dans la matinée pour débattre des derniers développements de ce bras de fer.