Visé par une campagne de propagande pro-séparatiste, le Maroc a décidé de faire volte-face via une lettre adressée au conseil de sécurité de l'ONU. Rabat y démonte les affabulations des ennemis du Royaume et remet la communauté internationale devant ses responsabilités. Dans une lettre transmise au président du conseil de sécurité par l'ambassadeur permanent du Maroc à l'ONU, le Royaume apporte sa réponse suite à la campagne de dénigrement qui l'a visé, et qui le vise toujours, au sujet des présumés prisonniers politiques sahraouis en grève de la faim. La clarification marocaine affirme que le Royaume, dans le traitement du dossier de Tamek et ses amis, a réagi dans le strict respect des règles de droit et des procédures judiciaires assurant aux concernés des procès équitables. Le Maroc va même plus loin en affirmant que les recommandations des ONGs, tant nationales qu'internationales, ont été prises en considération et commencent à être concrétisées sur le terrain pour garantir à ces prisonniers des conditions d'incarcération plus adéquates. Lesdites recommandations ont trait à la surcharge carcérale qui n'est d'ailleurs pas propre qu'à la prison Lakhel de Laâyoune, le chef-lieu du Sahara marocain. Toutefois, ce que le Maroc juge intolérable dans sa lettre-volte-face, ce sont les photomontages de la prison de Laâyoune ayant été au cœur de cette campagne de dénigrement. Photos qui impliquent, lit-on dans cette lettre, des personnes poursuivies pour des actes criminels comme les viols et le trafic de stupéfiants. Quant à Tamek et ses amis, il est précisé qu'ils sont poursuivis conformément à la loi pour des actes réprouvés de sabotage et d'atteinte aux biens publics et d'autrui. Le Maroc attire l'attention de la communauté internationale sur le fait que la campagne qui le vise actuellement, et depuis plusieurs semaines, coïncide avec des déclarations officielles rigides dont la finalité n'est autre que d'entraver le processus de recherche d'une solution politique acceptable pour toutes les parties. L'allusion à l'Algérie est à peine voilée. Le Royaume,par la même lettre qu'il souhaite voir figurer comme document du Conseil de sécurité, affirme vouloir attirer l'attention de la communauté internationale quant aux tenants et aboutissants de la campagne qui le vise et notamment à la veille de la tournée, dans la région, de Van Walsum, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU. D'ailleurs, le Maroc réaffirme sa pleine disposition à pleinement coopérer avec l'ONU pour déboucher sur une solution définitive au conflit autour de son intégrité territoriale.Dans sa réplique à la campagne qui le vise, le Maroc ne s'est pas confiné dans la défense. La lettre adressée au Conseil de sécurité est un véritable réquisitoire, argumenté, contre les tortionnaires du Polisario, leurs soutiens algériens et les omissions de la communauté internationale. Le Royaume rappelle avoir honoré ses engagements depuis le cessez-le-feu, en libérant tous les prisonniers, y compris algériens, avoir répondu à toutes les demandes d'information du CICR concernant les allégations de disparition, entre autres. La lettre revient à la honteuse insensibilisation des prisonniers de guerre marocains avant leur libération, mais aussi aux violations que connaissent toujours les camps de Tindouf sous encadrement militaire algérien. Le Maroc demande que les coupables soient jugés, que les victimes soient indemnisées et que soit élucidé le sort des disparus. Il revendique également une réelle présence du HCR à Tindouf. Présence toujours entravée par l'Algérie.