En réaction à la récente campagne de répression menée par le Polisario contre les séquestrés marocains, le Maroc a demandé, dans une lettre au SG de l'ONU, l'ouverture d'une enquête sur les graves atteintes aux droits de l'Homme perpétrées dans les camps de Tindouf. En condamnant fermement la campagne de répression brutale orchestrée, depuis mardi dernier, par les miliciens armés du Polisario dans les camps de Lahmada, Rabat a souhaité, par la voix de son ambassadeur permanent auprès de l'ONU, El Mostafa Sahel, l'ouverture d'une enquête urgente pour faire la lumière sur les circonstances de cette nouvelle tragédie humanitaire. Dans une lettre au SG de l'ONU, Kofi Annan, la diplomatie marocaine a attiré l'attention de la communauté internationale sur «la détérioration alarmante de la situation des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf», faisant constater, par la même occasion, «la suspension de l'opération d'échange des visites» entre les séquestrés et leurs familles résidant dans les provinces du Sud. Dans cette lettre, le Royaume rappelle également l'Algérie à ses responsabilités «en matière de sauvegarde de l'intégrité physique de la population des camps », précisant qu'une « responsabilité particulière incombe à ce pays, qui accueille les camps et abrite les structures, notamment armées, du Polisario». Sur ce chapitre, l'Association de défense des séquestrés de Tindouf (ADESETI) a fait état de la découverte, vendredi dernier, d'un «camp de concentration démontable» dans une région située à une dizaine de kilomètres de la base militaire «Chadad», près du camp «27 février», à Lahmada, où un grand soulèvement populaire a été sauvagement réprimé par des miliciens armés du Polisario. Citant ses militants à Tindouf, l'ADESETI a relevé que des dizaines de Sahraouis marocains avaient été conduites dans ce nouveau camp de concentration, suite à la vague de répression qui a fait plus de deux morts et une vingtaine de blessés. Le sort de centaines d'autres manifestants reste inconnu, sachant que « les liaisons téléphoniques et moyens de communication avec les camps de Tindouf ont été coupés depuis jeudi soir», a indiqué, pour sa part, le Comité international pour les prisonniers de Tindouf (ICPT, basé à Londres). Cette nouvelle tragédie, qui vient s'ajouter au passif encombrant de la direction du Polisario, s'est déroulée à huis clos, ce qui laisse planer le doute sur l'ampleur des dégâts humains engendrés par l'intervention musclée de plusieurs nervis à la solde de Mohamed Abdelaziz et de son tuteur algérien. L'Association le Sahara marocain (ASM, basée à Madrid), a demandé, de son côté, une audience au président du Parlement européen, Josep Borrel, pour permettre aux familles marocaines résidant dans les provinces du Sud de plaider en faveur de leurs proches maintenus en état de siège dans les camps de Tindouf. Dans une lettre adressée au responsable du Parlement européen, l'ASM a souligné que les opinions exprimées, à Bruxelles, par des personnes acquises aux thèses séparatistes, sont « contraires à celles de la majorité des Marocains d'origine sahraouie ».