Le ministre espagnol de l'Intérieur, José Antonio Alonso, a affirmé mardi que "le Maroc subit une forte pression de l'immigration subsaharienne", appelant à un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre ce phénomène. "Le Maroc, autant que l'Espagne, subit une forte pression de l'immigration subsaharienne et nécessite aussi bien des moyens financiers que techniques" pour lutter plus efficacement contre l'afflux des immigrants originaires des pays de l'Afrique subsaharienne, a déclaré le ministre en réponse à une question de la MAP lors d'un petit-déjeuner d'information, organisé à Madrid par l'agence Europapress. Le ministre espagnol a appelé à une coordination et une coopération internationale dans la lutte contre l'immigration clandestine, soulignant toutefois que la lutte ne devrait pas se limiter aux politiques de contrôle et de vigilance mais devrait surtout être axée sur l'aide au développement aux pays pauvres émetteurs d'immigrants. Evoquant le problème des assauts que livrent depuis deux mois les immigrants subsahariens, en grand nombre, pour tenter d'entrer par la force au préside de Mellilia, M. Alonso a expliqué cette nouvelle tactique par le renforcement du contrôle entre les côtes sahariennes marocaines et les Iles Canaries. Le ministre espagnol de l'Intérieur a relevé que les tentatives d'immigration clandestine vers les Iles Canaries à partir des côtes sahariennes marocaines ont "considérablement baissé" en raison du renforcement des contrôles. Les autorités espagnoles avaient annoncé récemment une baisse de 17 PC en termes d'arrivées d'immigrés clandestins en provenance du Maroc durant les six premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de l'année précédente. Ces chiffres coïncident avec les statistiques données du côté marocain. Selon des statistiques fournies par les autorités marocaines, les tentatives d'émigration clandestine vers l'Espagne ont diminué de 20 PC durant les six premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de l'année 2004. Cette baisse a été de 41 PC à partir des provinces sahariennes du Maroc vers les Iles Canaries. M. Alonso a, par ailleurs, affirmé que deux logiques s'affrontent au sein de l'Union Européenne en matière de lutte contre l'immigration clandestine : celle des pays-frontière qui nécessitent plus de moyens financiers et techniques pour lutter contre ce phénomène et celle des autres pays qui ne subissent pas une forte pression. "La politique de l'immigration devrait constituer une question stratégique pour l'Union Européenne dans le futur", a dit le responsable espagnol.