Madrid, 20 sept (MAP) - La secrétaire d'état espagnole à l'immigration, Consuelo Rumi, a affirmé, mardi, que la collaboration entre Madrid et Rabat en matière de lutte contre le trafic d'êtres humains a "donné ses fruits" mais elle doit être confortée par "l'aide nécessaire" de l'Union européenne. La ministre espagnole en veut pour preuve la chute, cet été, de 37 pc du nombre d'immigrés clandestins ayant tenté de s'introduire par "pateras" en Espagne par les côtes de la péninsule et de 51 pc par les îles Canaries, par rapport à la même période de l'année dernière. Elle a également souligné l'accroissement du nombre d'arrestations de membres de "réseaux mafieux", en collaboration avec le Maroc, notant que ces données attestent du bon fonctionnement des programmes de coopération avec le Maroc en matière de lutte contre l'immigration clandestine. Mais pour Mme Rumi, il ne s'agit pas seulement de rendre "étanches" les frontières de l'Espagne, mais aussi d'aider spécialement le Maroc qui s'est transformé ces dernières années en pays "récepteur et de transit " des immigrés subsahariens. Sur la base de ce constat, la ministre espagnole a appelé l'Union européenne à s'investir davantage pour conforter le "travail conjoint" fait par l'Espagne et le Maroc. Selon elle, l'apport de l'Ue en la matière est "nécessaire". "Au-delà de la collaboration hispano-marocaine, il doit y avoir une coopération internationale" dans ce domaine, a-t-elle dit. La communauté internationale doit "comprendre et agir sur le continent africain", a poursuivi la responsable espagnole, devant les participants au 9-ème séminaire international sur le trafic d'êtres humains réunissant à Trujillo (centre-ouest d'Espagne) près d'une centaine de représentants de plusieurs corps de sécurité espagnols et du reste de l'Europe. Abondant dans le même sens, son homologue de l'Intérieur, José Antonio Alonso, a affirmé, le même jour à Madrid, que "le Maroc subit une forte pression de l'immigration subsaharienne", appelant à un renforcement de la coopération internationale dans la lutte contre ce phénomène. "Le Maroc, autant que l'Espagne, subit une forte pression de l'immigration subsaharienne et nécessite aussi bien des moyens financiers que techniques" pour lutter plus efficacement contre l'afflux des immigrants originaires des pays de l'Afrique subsaharienne, a ajouté le ministre en réponse à une question de la MAP lors d'une rencontre avec la presse à Madrid.