La secrétaire d'Etat espagnole à l'immigration, Consuelo Rumi a affirmé que les bonnes relations avec le Maroc et le fonctionnement efficient du Système intégré de surveillance extérieure (SIVE) ont permis une baisse notable de l'immigration clandestine. Le Maroc assume ses responsabilités quant au rapatriement des immigrants clandestins arrêtés en Espagne, s'est félicitée la responsable espagnole lors d'une réunion mardi à Cadix avec des volontaires de la Croix Rouge, saluant les actions entreprises par les autorités marocaines dans la lutte contre l'immigration clandestine. "Les relations établies avec le Maroc ont commencé à donner leurs fruits. C'est évident que cela ne signifie pas l'élimination des pateras, mais cela a permis une réduction significative de l'immigration clandestine au cours de l'année dernière", a ajouté Mme Rumi. Durant l'année 2004, les tentatives d'immigration clandestine vers l'Espagne ont diminué de 18 %. Cette baisse a été de 26 % pour l'Andalousie et de 74 % pour la région de Cadix, a-t-elle indiqué. Les systèmes de surveillance des côtes espagnoles qui détectent 99 % des tentatives de traversée du détroit de Gibraltar à bord de pateras, ont dissuadé un grand nombre de candidats à l'immigration clandestine d'entreprendre un voyage qui se terminera par un igine, a affirmé la responsable espagnole. Mme Rumi a fait part de sa préoccupation quant au changement du modus operandi des mafias de l'immigration clandestine qui tenteront de recourir à la technique des "bateaux négriers", des navires cargo affrétés pour le transport d'un grand nombre de clandestins, au lieu de l'utilisation des embarcations de fortune facilement repérables par les radars du SIVE. La responsable espagnole a indiqué que son pays compte demander l'aide de l'Union Européenne et de divers autres organismes internationaux pour éviter que l'Espagne ne soit envahie par les "bateaux négriers". Les mafias ne vont pas lâcher prise et quand les contrôles fonctionnent, les mafias changent de voies et innovent de nouveaux systèmes, a déclaré la secrétaire d'Etat. Le 5 février dernier, la garde civile espagnole a intercepté au large de l'île de Tenerife un grand "bateau négrier" qui tentait de débarquer des clandestins sur l'archipel des Canaries. "Olomne", un navire de pêche obsolète, transportait 227 clandestins subsahariens qui ont embarqué sur la côte ouest-africaine. En 2002, le bateau Asvha a débarqué 109 clandestins au port de pêche de Tenerife, alors qu'au cours de la même année le bateau Noé a réussi à atteindre le port Luz de Las Palmas de Gran Canaria avec à bord 235 clandestins. Le bateau Conakry a débarqué ultérieurement 150 immigrants clandestins sur les côtes de Gran Canaria. Durant l'été 2004, une opération policière conjointe menée par l'Espagne, le Sierra Léone et la Guinée Conakry a permis d'avorter le départ deux bateaux à destination des Iles Canaries, avec à bord plus d'un millier d'immigrants clandestins originaires de divers pays subsahariens.