Un quart des détenus de Guantanamo ont entamé une grève de la faim. Ils protestent ainsi contre le caractère illimité de leur détention. Un quart des détenus de la base militaire américaine de Guantanamo, à Cuba, ont entamé une grève de la faim pour protester contre le caractère illimité de leur détention, rapporte l'agence Reutres. Dix-huit d'entre eux sont actuellement nourris de force dans un hôpital, a annoncé Justin Behrens, selon un porte-parole de l'armée, cité par l'agence. Ce mouvement a débuté le 8 août et 128 prisonniers s'y sont joints depuis, a-t-il déclaré. «Ils veulent qu'on les juge ou qu'on les libère», a-t-il précisé. Le centre de Guantanamo compte un peu plus de 500 détenus, capturés pour la plupart lors de la guerre en Afghanistan qui a fait suite aux attentats du 11 septembre 2001. Certains sont détenus depuis l'ouverture de la prison, en janvier 2002. Seuls quatre ont été inculpés. Aucun n'a été jugé. Behrens a précisé que le nombre de grévistes de la faim fluctuait, que certains rejoignaient le mouvement et que d'autres s'en désolidarisaient. Dix-huit détenus ont dû être hospitalisés dans la prison du Camp Delta. Treize sont alimentés par voie nasale et cinq le sont par intraveineuse. Des avocats des détenus ont défendu la semaine dernière devant une cour d'appel le fait qu'ils devraient avoir le droit de prouver à la justice qu'ils ont injustement été qualifiés de "combattants ennemis" par les Etats-Unis et que leur détention est donc illégale. La cour d'appel ne rendra pas son jugement avant l'année prochaine, et celui-ci ne manquera pas d'être porté devant la Cour suprême. Le Pentagone affirme que 246 détenus de Guantanamo ont été renvoyés chez eux depuis l'ouverture de cette prison. «Le Centre de détention de Guantanamo est un endroit où la pratique de détention arbitraire et illimitée s'est pérennisée au mépris du droit international, est devenu le goulag de notre époque», avait déclaré Irene Khan, la secrétaire générale de l'organisation humanitaire d'Amnesty International. Malgré que les appels à la fermeture de la prison de Guantanamo n'ont cessé de s'amplifier, les Américains ont fait savoir qu'ils ne l'entendent pas de cette oreille.