Il entend rouvrir ces établissements dans toutes les régions du Royaume Déficit en matière des ressources humaines, faible modèle de gouvernance... plusieurs obstacles entravent actuellement les maisons de jeunes au Maroc. Ainsi, afin d'insuffler une nouvelle dynamique à ces institutions éducatives et culturelles, le département de la jeunesse, de la culture et de la communication s'attelle à la préparation d'un cadre réglementaire pour l'unification de ses critères techniques, pédagogiques et de fonctionnement. «Le ministère entend préparer un décret spécifique portant l'organisation de ces espaces et proposer une nouvelle gamme de services adaptée aux besoins des jeunes», a annoncé Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de tutelle, en réponse à une question centrale au sujet de la «Stratégie d'activation et de réhabilitation du rôle des Maisons des jeunes», lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers. Tout en soulignant l'importance de ces établissements en tant qu'espaces culturels et artistiques prioritaires, M. Bensaid a fait savoir que «le Maroc compte 464 Maisons des jeunes, dont 367 en milieu urbain (57%) et 279 dans le monde rural (43%)». Dans le même cadre, il a relevé que le ministère entend aussi «ouvrir ces établissements au plus grand nombre de jeunes dans toutes les régions, favorisant ainsi le brassage des différentes classes sociales et la création de bibliothèques et de salles de cinéma dans plusieurs Maisons des jeunes afin d'encourager la lecture et l'art et mettre à la disposition des jeunes des espaces pour améliorer leurs compétences». M. Bensaid a par ailleurs indiqué que la mise en oeuvre de ce chantier concerne aussi bien le ministère que les différents départements gouvernementaux. «Le ministère diversifiera ses partenaires à travers l'ouverture des canaux de communication avec les régions, les communes et sur la société civile en vue d'une convergence de vues et d'objectifs», indique-t-il. Ceci étant, la mise en oeuvre de ce projet nécessite, selon le ministre, l'implication des syndicats, qui figurent parmi les premiers acteurs qu'il a rencontrés en vue d'examiner la situation des fonctionnaires, leur formation et les obstacles auxquels ils sont confrontés dans ces espaces, tout en repensant les horaires administratifs au sein de ces établissements. De plus, ce chantier nécessite l'implication du secteur privé dans les initiatives sociales qui ciblent les jeunes et cherchent à promouvoir la culture et l'art au Maroc. 100 maisons sur 650 ont fermé leurs portes Le Maroc compte 650 Maisons des jeunes. Un chiffre modeste qui ne reflète pas le rôle vital que ces établissements revêtent dans les domaines de l'éducation, de l'instruction et de l'animation. Parmi ces 650 maisons, 100 ont fermé leurs portes en raison du déficit en matière des ressources humaines. Selon une étude réalisée ces dernières années sur les Maisons de jeunes, les résultats ont révélé que ces institutions ne motivent pas les jeunes à participer à la prise de décision, ce qui a créé une réticence chez les jeunes à l'intégrer. Selon cette même étude basée sur un échantillon de plus de 300 jeunes, ces institutions connaissent un faible modèle de gouvernance ainsi qu'une absence de mécanismes de gestion, sachant que 80% des répondants ont exprimé leur insatisfaction vis-à-vis des services de ces Maisons des jeunes.