Il y a quelques années de cela, le Maroc connaissait ce que l'on a appelé le phénomène «Nayda» et qui désignait principalement «la nouvelle scène musicale», en fait il était beaucoup plus large et s'étendait au théâtre, au cinéma, aux radios… Ceux qui ont alors fait figure de pionniers ont ouvert la voie ! Ils s'appellent Momo et Hicham avec le «Boul'vard», Driss Ksikes avec le «Dabathéâtr' », Noureddine Lakhmari avec son film «Casa Negra», Nabil Ayouch avec «Les chevaux de Dieu» ou encore Younes Boumehdi, précurseur avec «Hit Radio», et bien d'autres qui me pardonneront de ne pas tous les citer... Aujourd'hui ces précurseurs sont «aux manettes» de notre vie musicale, de notre vie culturelle et ont réussi quelque chose de rare : ils ont su permettre l'émergence de jeunes talents, de nouveaux visages, d'une «relève». Ils ont su créer les espaces où les générations actuelles apprennent d'eux, se frottent à la scène, font leurs premiers pas. Toutes ces «émergences» ne sont pas anecdotiques, elles prouvent à ceux qui en douteraient que nos jeunes ont du talent, qu'ils «en veulent» et que le vent de l'avenir est irrésistible. Il est un domaine, où quelque chose se passe également, de façon plus sourde, souterraine, mais tout aussi inexorable je veux parler de la politique. De jeunes militants associatifs élus locaux sont en train de donner une nouvelle légitimité à leur fonction, celle de la proximité. Derrière eux par ailleurs émerge toute une génération de jeunes ! Le résultat des dernières élections est le fruit des profonds changements qui traversent notre société -de façon souterraine- depuis 10 années, énormément de jeunes se sont inscrits afin de pouvoir participer au vote le jour venu, et effectivement, parmi les nouveaux votants la jeunesse représente un très important pourcentage. S'il y a eu un tel bouleversement dans le paysage politique sorti des urnes, c'est essentiellement aux jeunes que nous le devons ! Aujourd'hui le mouvement associatif de jeunes, ce mouvement qui agit sur le terrain, au quotidien, a besoin à son tour d'un phénomène «Nayda». Toutes ces associations qui font le maillage le plus efficace dans la vraie vie, dans les quartiers, les écoles, les communes... ont besoin de ces figures emblématiques, de ces héros. Terrain, proximité, engagement deviennent les maîtres mots de la jeunesse qui souhaite s'engager dans le mouvement associatif. Ces jeunes exemples, ces jeunes aînés sont là, ils se sont illustrés tout particulièrement durant la Covid, où ils ont été omniprésents sur le terrain, pour sensibiliser, protéger, aider, réconforter… À tel point que -peut-être vous en souvenez- vous- je les avais surnommés «Les Valeureux»/»Les Choj3a». Eh bien ces Valeureux ont choisi ce nom pour lancer une association de jeunes -nationalement- et redonner du souffle au mouvement associatif de proximité, ils sont les aînés de ces jeunes qui ont 16, 18 ou 20 ans, et depuis plusieurs années déjà ils ont fait leurs preuves sur le terrain aussi bien dans le domaine culturel que social ou humanitaire... Ils veulent faire profiter les nouvelles générations de leur expérience, de leur savoir-faire et les accompagner dans leur engagement. Leurs objectifs sont clairs, simples et en même temps ambitieux : 1) Donner l'envie de l'engagement aux jeunes générations 2) Transmettre notre expérience, notre savoir-faire, nos connaissances 3) Initier les jeunes aux activités de proximité : culturelles, sociales, humanitaires, civiques, citoyennes... 4) Créer un Réseau national de jeunes acteurs de terrain 5) Multiplier les actions initiées par les jeunes à travers le Royaume 6) Être présents médiatiquement, sur les réseaux sociaux et sur le terrain pour faire connaître notre jeunesse de façon valorisante, et en révéler les talents. 7) Faire bénéficier les jeunes désireux de se prendre en main du soutien du réseau dans leurs actions. D'ores et déjà ils préparent des activités et actions civiques, citoyennes, culturelles, sociales dans les 12 régions du pays et les réseaux sociaux seront l'espace d'expression où ils dispenseront conseils et formation. C'est avec eux, quant à moi, que j'initierai une expérience unique : une formation aux métiers de l'animation – grâce à l'ambassade de France qui s'est impliquée totalement dans cette 1ère expérience – et en partenariat avec l'organisme français «Les CEMEA» qui dispensera cette formation débouchant sur l'obtention du BAFA (Brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur). Ainsi ces Valeureux initieront une nouvelle façon de s'engager et ouvriront de nouvelles perspectives pour tous ces jeunes qui feront le choix de l'engagement associatif.