Les femmes optent davantage pour le tramway comme moyen de transport. Ce constat a été confirmé par une récente enquête menée par l'Agence française de développement (AFD) sous le thème «Le tramway comme système de transport de masse durable : Evaluation ex-post des tramways marocains». La finalité étant de mieux analyser, qualifier et quantifier les impacts de ces deux projets lancés respectivement en 2011 et 2012. Les conclusions tirées de cette enquête démontrent que 50% des passagers des lignes de tramways de Casablanca et Rabat-Salé sont des femmes. «Les femmes préfèrent le tramway pour aller travailler, avec +70% à Casablanca par rapport aux hommes et +150% à Rabat-Salé», indique Thomas Delahais, consultant et expert en évaluation à Quadrant Conseil, lors d'un webinaire initié à ce propos par l'AFD. Et de préciser que «les femmes sont prêtes à marcher plus pour atteindre une station de tramway». L'étude fait ressortir, par ailleurs, une augmentation des usages occasionnels dans plus de zones nouvelles et ce pour plus de raisons, notamment la santé, la visite de proches, les courses et les loisirs. Pour ce qui est de la zone de chalandise de la ville de Casablanca, l'enquête de l'AFD fait ressortir que 13,5% des femmes optent pour le tramway contre 7,5% des hommes. En outre, l'évaluation établie par l'AFD démontre que les tramways ont permis une requalification des espaces proches de ceux-ci, plus agréables à arpenter, plus sûrs, mais aussi une projection de la ville moderne (piétonne, aérée..) qui concerne aussi les quartiers populaires. «Ce mode de transport a, en outre, des conséquences positives pour les quartiers traversés, permettant une marchabilité, particulièrement à Casablanca, et une appréciation des habitants des conséquences sur les quartiers traversés, surtout à Rabat-Salé», peut-on conclure de l'enquête. Cette étude a, également, relevé que les projets de tramways ont été réalisés dans les temps et budgets impartis. Leur exploitation est quasiment au petit équilibre (les recettes couvrent les dépenses d'exploitation), ce qui est une exception pour les systèmes guidés de masse. Pour ce qui est des limites des tramways, l'enquête soulève le peu de mise en cohérence avec les politiques de mobilité urbaines, économiques et environnementales, ce qui bride les impacts possibles du tramway. Notons que l'évaluation ex-post des premières lignes de tramways est basée sur une enquête ménage-déplacements Casablanca de 2018 ainsi que sur le recensement de 2014 avec l'aide du Haut-commissariat au Plan.