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Les paradoxes de la croissance marocaine
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 12 - 12 - 2003

Les prévisions du ministère des Finances, faisant état d'une croissance économique de 5,5% pour 2003, contrastent avec l'analyse faite par l'Institut National d'Analyse de la Conjoncture. Cet organisme estime, par ailleurs, que le déficit budgétaire dépasserait les 3% du PIB. Pour Adnane Debbagh, opérateur économique, l'effet Yo-Yo que subit le rythme de croissance national, en fonction des saisons agricoles, fait qu'il est difficile d'évaluer le taux réel de croissance. En dehors de l'agriculture, ce dernier ne dépasserait pas 3%.
Dans sa note de conjoncture nationale du mois de septembre, la Direction de la Politique Economique Générale (DPEG), relevant du ministère des Finances, a largement commenté les chiffres publiés, en attendant la publication des comptes de la nation par la Direction de la statistique. À la première lecture, il faut croire que tout va très bien dans le meilleur des mondes. L'interprétation faite des comptes de la nation s'est accompagnée d'une littérature inhabituelle du monde de l'analyse financière. Sans déterrer le débat ayant marqué le gouvernement Youssoufi autour «des chiffres politisés» de la direction de la statistique, la présentation de ces chiffres donne à réfléchir. La démarche poursuivie, aux dires de certains analystes de la place, pèche par ses excès flagrants.
Ainsi, selon la DPEG, la croissance économique devrait s'établir, pour l'année 2003, à 5,5 % contre les 4,5 % initialement prévus dans le cadre de la Loi de Finances 2003. «Cette révision à la hausse trouverait son origine dans l'augmentation de 19,9 % du PIB agricole grâce à la réalisation d'une campagne agricole (blé dur, blé tendre et orge) avoisinant les 77,6 millions de quintaux, en hausse de 54,4 % par rapport à la campagne agricole précédente », est-il relevé. Sans s'attarder sur le caractère conjoncturel de cette croissance à la merci de l'agriculture, le mode de calcul du taux de croissance réel suscite débat. «La statistique est, avec les serments d'amour, l'expression la plus habituelle du mensonge!», commente, non sans ironie, le docteur Rachid Boutti, professeur à l'ENCG et à la Faculté d'Economie. Pour le statisticien, le taux de croissance réel est la résultante du taux de croissance affiché par le gouvernement moins le taux d'inflation. Selon cette approche, considérant un taux d'inflation atteignant des pics de 4,5 % en 2003, le taux de croissance réel serait de l'ordre de 1 %… Bien loin des 5,5 % annoncés !
Dans un environnement inflationniste, les économistes appliquent ce qu'ils appellent, dans leur jargon, des «déflateurs» pour calculer au plus près le taux de croissance. Donc, l'annonce ne peut être qu'une éventualité future, une simple prévision mécanique que les comptes vont dégager. De son côté, l'Institut National d'Analyse de la Conjoncture (INAC) estime dans sa publication "Point de Conjoncture" d'octobre 2003 que le déficit budgétaire serait "important" et pourrait dépasser les 3% du PIB en 2003. "Si la loi de finances 2003 anticipe un niveau du déficit budgétaire de 13,3 milliards de DH, soit 3 % du PIB, la non-réalisation effective de l'ensemble des recettes non fiscales est de nature à peser lourdement sur le solde global", explique l'INAC, précisant que "le manque à gagner déduit des chiffres de cette loi, s'élève à 6,8 milliards de DH". En plus, à y regarder de plus près, plusieurs indicateurs sont au rouge. Selon les données provisoires communiquées par l'Office des Changes, les flux commerciaux avec l'étranger ont quasiment stagné (+0,2%) à fin septembre 2003 par rapport à 2002 pour s'établir à 160,8 milliards de dirhams. Ce résultat est attribuable au repli des exportations de 4,3 % et à la hausse des importations de 3,3 %, sous l'effet de l'accroissement de la demande intérieure, notamment celle des entreprises.
Pis, le taux de couverture des importations par les exportations a perdu par conséquent 5 points, atteignant 62,6 %. Cette situation s'est traduite par une aggravation de 19 % du solde commercial (10,8 % hors crustacés, mollusques et coquillages) après qu'il a été réduit de 1,6 % à fin septembre 2002. Les exportations ne sont pas du reste. Après une augmentation de 9,5 % à fin septembre 2002, elles se sont contractées de 4,3 % à fin septembre 2003, pour s'établir à 61,9 milliards de dirhams. Ce recul est particulièrement marqué pour les crustacés, mollusques et coquillages (-37,2%) et les produits énergétiques (-72,1%). « La conjoncture difficile que connaît le marché mondial des phosphates, liée à une demande peu soutenue dans un contexte d'offre excédentaire et au mouvement de dépréciation du dollar, s'est répercutée négativement sur le chiffre d'affaires à l'export du groupe OCP.
Selon cet établissement, ce dernier a accusé, à fin septembre 2003, un repli de 10,2 % dû au fléchissement de la valeur des exportations de phosphate et des produits dérivés respectivement de 13,8 %, et 8,6%, relève la direction. Conséquence directe du démantèlement tarifaire, les importations des produits originaires de l'Union Européenne ont progressé, à fin août 2003, de 35,4%, en raison de l'entrée en vigueur de la réduction tarifaire appliquée à partir du 1er mars 2003 aux produits de la troisième liste de l'accord.
Les achats en provenance d'Europe de ces marchandises ont représenté 54,4% des importations totales de produits identiques, contre 42,7% à la même période de l'année dernière.
Cette augmentation a concerné tous les principaux groupes de produits notamment les biens d'équipement industriels (+15,6 %), les demi-produits (+39,8 %) et les biens de consommation (+93,3 %).
Cette forte progression doit interpeller le gouvernement sur la valeur ajoutée marocaine qui se rétrécit comme une peau de chagrin. Libérer davantage les énergies créatrices de richesses s'impose. Cela passe assurément par une relecture des agrégats économiques. Au-delà de l'effet annonce, une démarche volontariste reste à expérimenter.


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