Chez nous, le choix démocratique procède d'une volonté royale clairement affirmée et il émane, également, d'une aspiration légitime de la société à la citoyenneté et à la modernité. Il est évident que la célébration de la Révolution du Roi et du peuple revêt, chaque année, au-delà des valeurs constantes qu'elle incarne, une signification différente en fonction des avancées qu'accomplit notre pays. Le 52ème anniversaire de cet évènement fondateur du Maroc moderne correspond cette année au sixième anniversaire de l'intronisation de SM le Roi Mohammed VI ce qui nous permettra de constater sur la base d'un certain nombre de faits comment le jeune Souverain a, lors de ce nouveau règne, renouvelé le pacte monarchique et comment par des décisions fondamentales, il a projeté cette révolution dans la modernité et dans la démocratie. La légitimité du pouvoir monarchique au Maroc se fonde sur une légitimité à la fois historique et populaire. Ce pacte fondé sur une allégeance réciproque multiséculaire permet à notre pays à la différence de nombreux Etats africains et arabes d'aborder la question de la démocratie en toute sérénité et d'agir pour sa construction d'une manière certes progressive, compte tenu du poids du passé mais résolue grâce à l'engagement personnel, constant et irréprochable du Souverain. Le choix de la démocratie dans notre cas est réel et concret. Il n'est ni tactique pour parer un régime défaillant ou usurpateur, recroquevillé sur une quelconque rente, des vertus de la modernité, ni stratégique pour substituer une légitimité plombée par la mise en coupe réglée d'une économie et la confiscation des aspirations populaires par une autre légitimité factice qui serait astucieusement plus dans l'air du temps. Chez nous, le choix démocratique procède d'une volonté royale clairement affirmée et il émane, également, d'une aspiration légitime de la société à la citoyenneté et à la modernité. Seul un Etat serein et sûr de lui-même avec raison peut ouvrir, sans faux-fuyant ni subterfuge, le chantier incontournable de la construction démocratique et le mettre au cœur du nouveau pacte. La confiance royale qui a entouré les travaux indépendants de l'Instance Équité et Réconciliation a constitué sur le plan politique et social une des manifestations - la plus inédite et la plus spectaculaire dans notre région - du choix du Souverain de faire de l'analyse de notre passé un levier pour la construction d'une société nouvelle soucieuse des droits de l'Homme et de leur intégrité. Le fait que, pour faire vivre cette Instance, le choix des personnalités s'est porté sur des personnes ayant elles-mêmes souffert des exactions du passé a montré que, quand le Maroc parie sur l'intelligence, la loyauté et le désintéressement, il réussit. Les opposants d'hier par souci de l'intérêt national font vivre les projets d'aujourd'hui. Et les dirigeants d'aujourd'hui font confiance pour construire l'avenir, ensemble, à ceux qui, hier, étaient exclus, niés ou stigmatisés dans leur chair. La pédagogie de la réconciliation est certes une clé pour lire l'Histoire, mais elle est aussi un atout majeur pour construire des rapports nouveaux entre l'État et le citoyen. Un État invité impérieusement à sa mise à niveau par le respect scrupuleux du droit et un citoyen, libre, engagé mais responsable. Aucun pacte social viable ne peut s'extraire de cet impératif. La modernisation de l'État -un vrai enjeu pour notre pays- doit accompagner les évolutions fulgurantes de la société et ses exigences pour une vie meilleure. SM le Roi Mohammed VI, sur ce point précis, a montré son engagement. Un autre élément constitutif du pacte national. La famille marocaine est englobée par cette volonté royale de changement. Le statut de la femme et de l'enfant a subi dans notre pays une mutation positive, justement, révolutionnaire. La volonté d'inclusion de la femme marocaine dans ce nouveau pacte est le choix le plus audacieux et le plus novateur. Il nous distingue désormais dans la sphère arabe et musulmane. Alors que la régression est partout en œuvre, le Maroc, avec la force de ses valeurs et la légitimité de ses institutions, choisit la voie de l'émancipation volontaire en rupture avec toutes les postures et tous les discours qui veulent faire de la famille un otage des calculs politiciens et un exutoire des frustrations les plus obscures. Là, également, le choix de la modernité et de la justice n'est pas une figure rhétorique ou une attitude surfaite. L'on voit bien que c'est dans les faits malgré les cassandres habituelles que se développe un projet global de société Dans cette dynamique, la classe politique elle-même, si elle ne veut pas rester en marge de la société et des transformations profondes qu'elle vit est invitée à prendre sa part de responsabilité. La rénovation de la vie politique marocaine est une nécessité vitale. La loi sur les partis politiques est l'outil idoine pour concrétiser ce saut qualitatif. La démocratie marocaine, comme les autres, compte tenu de la mission constitutionnelle impartie aux partis politiques, ne peut se passer d'une vie politique saine, compétitive et crédible. Les dernières élections qu'a vécues notre pays ont montré par l'absence de contestations que l'État dans ce domaine, aussi, a choisi la transparence et la neutralité. Les élections libres consolident à l'évidence le pacte national même si le chantier de la modernisation de la vie politique prendra en vertu de nature difficile plus de temps que nécessaire. La liberté d'expression réelle qui existe dans notre pays fait de nous une exception régionale mais le plus important c'est que cette liberté accompagne d'une manière dynamique et enthousiaste l'ouverture du pays et l'évolution d'une société nourrie à l'information mondialisée. La réforme en cours du Code de la presse avec, justement, la suppression des peines privatives de liberté, le renforcement de l'étique et de la déontologie par la création d'un Conseil national de presse, le financement transparent et objectif du secteur par le biais d'une Commission paritaire, l'organisation de plus en plus performante de la profession elle-même permettront à la presse marocaine de jouer un rôle de plus en plus efficace dans l'animation de la vie publique et dans l'affirmation des valeurs de la démocratie. La libération de l'espace audiovisuel et le rôle donné par le législateur à la HACA viennent consolider cet édifice et donner au Maroc la possibilité de compter parmi les pays qui ont choisi de donner à la liberté d'expression sous toutes ses formes un cadre légal moderne, ouvert et responsable. Une autre manière de faire vivre le pacte national selon les standards mondiaux les plus usités. L'ouverture économique du pays par la multiplication des accords de libre-échange et la mise à niveau consécutive de notre économie ne pouvaient se faire sans la volonté d'ériger de véritables filets sociaux de protection pour que personne ne reste sur le bord du chemin. Et c'est là où intervient l'INDH pensée comme le chantier d'un règne. Sortir l'action sociale de la sphère strictement caritative ou simplement associative pour la hisser au rang prioritaire d'une politique d'État est sans conteste un des fondements du nouveau pacte national. SM le Roi Mohammed VI, sur ce terrain, a démontré un engagement constant et sans faille qui constitue en lui-même une révolution dans les mentalités. En parallèle à l'expression de cette volonté sociale, le Maroc s'est lancé dans des grands travaux articulés autour de chantiers structurants de grande envergure. Tanger-Med, La vallée de Bouregreg, réseaux autoroutiers, mise à niveau des infrastructures etc. Créer le cadre le plus adapté pour stimuler la croissance dans un pays non pétrolier est un défi que notre pays assume désormais avec courage malgré la faiblesse de l'investissement national et un environnement économique international de plus en plus concurrentiel. Mieux formuler nos atouts, mieux mettre en valeur nos avantages comparatifs, mieux affiner notre stratégie…tout cela est, aujourd'hui, clairement exprimé. Les évènements du 16 mai ont visé la stabilité de notre pays et notre modèle de société. La réponse faite par notre pays aux attentats terroristes, empreinte de maturité et de fermeté, a montré que la stabilité du Maroc est construite sur des valeurs partagées, solides et sur un appareil de sécurité professionnel et performant, soucieux de l'Etat de droit malgré la violence des attaques subies. L'engagement ferme du Maroc dans la lutte contre le terrorisme international nous classe parmi les pays qui défendent naturellement les valeurs humaines, la civilisation, le choix de la vie contre les forces obscurantistes. Le sens profond de la Révolution du Roi et du peuple se trouve incarné, aujourd'hui, par le pacte national que propose SM le Roi Mohammed VI à la nation et qu'il fait vivre au quotidien. Une vraie révolution pacifique porteuse de progrès, de liberté et d'émancipation. L'atout de notre pays réside, essentiellement, dans la légitimité de ses institutions. Tout le reste, nous le construirons ensemble car rien, quand on dispose de cet atout rare, n'est impossible.