L'ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad a été investi président d'Iran mercredi, tandis que le régime espérait relancer les activités nucléaires très contestées à l'international. Soumis à d'intenses pressions internationales, l'Iran continue de défier l'Union européenne en annonçant de reprendre des activités nucléaires sensibles. Les dirigeants de la République islamique ont choisi le jour d'investiture du nouveau président ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad comme date de reprise d'enrichissement de l'uranium. La cérémonie d'investiture qui s'est déroulée dans la pure tradition iranienne. Le Guide suprême, Ali Khamenei, a solennellement investi M.Ahmadinejad président devant les plus hautes personnalités de l'Etat et les ambassadeurs étrangers à Téhéran. «Je félicite le peuple iranien pour son vote, je confirme ce vote et je nomme M.Ahmadinejad président de la République islamique d'Iran», avait déclaré le chef du régime islamique dans son décret. Le nouveau président a ensuite embrassé la main de l'ayatollah Khamenei en recevant le document dans la hosseiniyeh (lieu de cérémonie religieuse) attenant au bureau du Guide. «En tant que serviteur de la nation iranienne, je veux défendre l'indépendance, les intérêts nationaux et la religion de l'Islam», a déclaré Ahmadinejad lors de la cérémonie. L'ultra a ensuite promis d'être le "serviteur" de la justice, des défavorisés et de la paix dans un monde débarrassé des armes de destruction massive que son pays est soupçonné de vouloir acquérir. «Mon gouvernement, issu du peuple, se conformera à quatre principes : la promotion de la justice, la bonté envers tous les sujets de Dieu, le service du peuple iranien et le progrès matériel et spirituel », avait-t-il déclaré dans son premier discours. Le même jour l'Iran espérait briser les scellés posés sur son usine de conversion d'uranium d'Ispahan. Ainsi, les Iraniens devront relancer les activités nucléaires ultra-sensibles de l'installation. «La décision est prise, nous ne reviendrons pas dessus», a déclaré Ali Agha Mohammadi. Une ouverture que l'Iran souhaitait à ce qu'elle soit supervisée par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). L'installation par l'AIEA de caméras supplémentaires pour surveiller le site "n'est pas une raison pour retarder le redémarrage", a ajouté Agha Mohammadi. Il a expliqué que l'agence avait l'expérience de ce genre de choses et il a estimé que tout retard signifierait qu'elle entre dans le jeu politique des Européens. Les Européens n'ont guère apprécié cette nouvelle décision. En effet, ces derniers avaient sommé mardi l'Iran de renoncer à reprendre certaines activités nucléaires ultra-sensibles. Dans une lettre adressée au dirigeant iranien en charge du nucléaire, les ministres des Affaires étrangères allemand, français et britannique ainsi que le Haut représentant pour la politique extérieure de l'Union européenne ont lancé une mise en garde très ferme contre une telle reprise. Mais à ce qu'il paraît cette mise en garde n'a fait que renforcer la volonté des Iraniens. Les Iraniens qui continuent à défier l'Europe en prenant le risque d'enclencher une crise internationale. Pour les Européens, si l'Iran possédait de l'armement nucléaire, il constituerait une véritable menace pour la région. Conscients de cet effet de psychose qu'ils peuvent provoquer, les dirigeants du régime iranien s'amusent à jouer sur les nerfs de l'Occident. Un jeu qui risque de mal se terminer.