La stratégie mise en place par le gouvernement pour lutter contre le fléau de la corruption comporte la création d'un organe de contrôle dans lequel siègeraient des représentants de la société civile. Le gouvernement prend la question de la lutte contre la corruption au sérieux. Après avoir signé des conventions internationales relatives à cette question, l'heure est à l'exécution. C'est dans ce cadre que le Premier ministre, Driss Jettou, a rencontré la semaine dernière au siège de la Primature, des représentants de plusieurs associations actives dans le domaine de la lutte contre la corruption. C'est le cas notamment de Transparency Maroc et de la Commission ad hoc de la CGEM chargée de l'éthique et de la gouvernance. Cette rencontre a été l'occasion pour le gouvernement de présenter à ces acteurs de la société civile les grandes lignes d'un plan d'action élaboré par l'exécutif et dont le but est de lutter de manière efficace contre la corruption. Cette stratégie, toujours en cours de finalisation, comporte plusieurs mesures, notamment la création d'une instance chargée du suivi de ce fléau. "Cet organe, dont le statut reste encore à définir, aura pour mission non seulement d'assurer un suivi du phénomène mais également de proposer des solutions précises et éventuellement être un réceptacle pour les plaintes des citoyens", a déclaré à ALM le ministre chargé de la Modernisation des secteurs publics, Mohamed Boussaïd, Le ministre a également expliqué que cette Agence devra gérer l'ensemble des déclarations des patrimoines, "au moment de la nomination du responsable et après son départ". A cet effet, Mohamed Boussaïd a rappelé que le système, actuellement en vigueur, a montré ses limites. Et pour cause, la déclaration est tout d'abord générale. En ce sens qu'elle est obligatoire, théoriquement, pour tous les fonctionnaires de l'Etat, même les plus petits d'entre eux. Désormais, en vertu de la réforme en gestation, la déclaration du patrimoine ne concernera qu'une seule catégorie de fonctionnaires, ce que Mohamed Boussaïd qualifie de "corps sensibles". Il s'agit bien évidemment des élus, des ministres, des directeurs généraux des établissements publics, des magistrats mais également de tous les hauts fonctionnaires dont la mission consiste à gérer de fortes sommes d'argent. Par ailleurs, le ministre de la Modernisation des secteurs publics a précisé que cette instance de contrôle sera dotée d'une assemblée plénière dans laquelle siègeront, en plus des représentants de l'Administration, des acteurs de la société civile. Mohamed Boussaïd a ainsi mis l'accent sur la nécessité de la mobilisation de toutes les composantes de la société civile pour la lutte contre la corruption, qui constitue un problème social ayant des répercussions négatives sur l'économie du pays. Ont été présents à cette réunion, outre M. Boussaid, le ministre de la Justice, Mohamed Bouzoubâa, le ministre de l'Equipement et des Transports, Karim Ghellab, le ministre chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme, Taoufiq Hjira.