Notre sondage de cette semaine est consacré aux nouvelles mesures prises pour sévir contre les chauffards. Interrogée quant à leur efficacité, la majorité des sondés sont sceptiques. Plus de la moitié des lecteurs d'ALM ayant pris part à notre sondage de cette semaine doutent de l'efficacité des mesures, multiples et émanant de plusieurs services et départements pour contrer les chauffards et contribuer ainsi à réduire le nombre des victimes de la «guerre des routes ». Ainsi, sur les 1751 sondés, 51,9% répondent «Non» à la question «Pensez-vous que la campagne lancée récemment par les services de sécurité et le ministère de la Justice contre les chauffards permettra de réduire le nombre des accidents de la circulation ?». Ceux qui sont d'un avis contraire, c'est-à-dire qui jugent que ces mesures seront efficaces, représentent un pourcentage de 45% au moment où 3,1 % restent sans opinion. Pourtant, ces dernières semaines, et notamment à l'occasion de l'arrivée massive de nos concitoyens résidents à l'étranger, plusieurs initiatives ont été prises pour ramener les chauffards à de meilleurs comportements sur la route.Il s'agit d'abord de cette nouveauté chez la DGSN (direction générale de la sûreté nationale) qui, après les GUS, dispose désormais des BMCR (Brigades mobiles de la circulation routière). Les effectifs de ces brigades ont reçu une formation spécifique et son dotés de moyens adéquats pour intervenir en cas d'accidents, mais aussi prévenir et porter secours aux victimes quand cela s'impose. Chaque BMCR est composée de 24 membres, dont 12 motards, répartis en quatre patrouilles. Dix BMCR sont déjà déployées dans plusieurs villes dont trois à Casablanca et deux à Rabat. La DGSN promet six autres brigades du genre à court terme et qui seront en poste, entre autres, à Meknès et Oujda. Après la DGSN, c'était aussi à la Gendarmerie royale de lancer des unités mobiles pour des actions d'assistance et d'appui logistique aux effectifs chargés traditionnellement du contrôle sur les routes. Les nouvelles équipes ont été formées et équipées pour des actions de prévention, d'intervention, de secours, mais aussi de répression contre les contrevenants au code de la route et notamment dans des zones qualifiées de «points noirs». En plus de véhicules tout terrain et de radars adaptés pour des contrôles nocturnes, ces unités mobiles sont dotées d'avions ULM fauvettes. Quelques jours à peine après l'entrée en service de ces nouvelles unités, c'était au tour du ministère de la Justice de diffuser une circulaire auprès des procureurs du Roi. Ces derniers sont désormais tenus de dépêcher un représentant du parquet sur les lieux de tout accident survenant dans sa zone de compétence territoriale. Le magistrat est appelé à accélérer l'enquête pour que la justice puisse trancher dans des délais raisonnables. En cas d'accidents mortels, les responsables sont placés en garde à vue. Pour le permis de conduire, une fois retiré, il ne faudra plus compter sur ses connaissances et relations. Policiers et gendarmes ont reçu de fermes directives pour rester «neutres».