Pour avancer et relever les défis l'attendent, notre pays a besoin du renouvellement de son élite politique. C'est l'avis de l'écrasante majorité de nos lecteurs ayant pris part à notre dernier sondage. Le Maroc peut-il avancer et relever les défis sans renouvellement de son élite politique? Nos lecteurs, dans leur écrasante majorité, répondent par un non massif. Première constatation, la chose politique, contrairement à une certaine idée reçue, est au cœur des préoccupations des Marocains. En atteste le nombre de ceux parmi nos lecteurs ayant pris part au sondage d'ALM. Un record puisque le nombre des participants a avoisiné les 2.600 avec exactement 2.594. Plus éloquents encore sont les résultats de notre sondage, puisque 79,2 % pensent que le Maroc ne saurait avancer et relever ses défis, multiples et complexes, sans un renouvellement de son élite politique. Moins du cinquième des lecteurs sondés, 17,7 %, sont d'un avis contraire, alors que 3,1 % ne se sont pas prononcés. Près de 80 % pour une jeune élite politique, cela illustre une réponse sans détour. Le Maroc du vingt-et-unième siècle ne saurait toujours s'accommoder d'une élite politique « héritée » du début, au moins, de la deuxième moitié du siècle dernier. Etre en phase avec de gigantesques projets, un monde en perpétuelle mutation, des générations de jeunes qui n'ont rien à voir avec les militants « très disciplinés » d'antan, appellent une profonde mutation. Et d'abord de la part des partis politiques, ceux constitutionnellement habilités à encadrer les citoyens, à présenter des visions globales à jour et à fournir cadres, intellectuels… dont le pays a besoin énormément. La réalité est tout autre. Dans le champ politique actuel, les partis politiques sont toujours sous la coupe des Zaïms. A part quelques rares exceptions où de vénérables vieux leaders ont décidé d'eux-mêmes de s'écarter et céder le flambeau à d'autres encore capables de diriger et de donner, la majorité des partis politiques échappe à ce qui doit être la règle. Sans trop s'égarer dans des rapprochements avec les exemples qui nous sont les plus proches, les partis politiques marocains disposent aussi de jeunes compétences capables de beaucoup de choses. Beaucoup ont fait leurs preuves dans plusieurs domaines. D'autres font, pour la plupart, de l'excellent travail au sein du gouvernement. Et pour beaucoup, ils disposent d'une vision « updated » de ce qui se fait et de ce qui doit se faire. Malheureusement, c'est le statu quo qui l'emporte avec, à la clé, congrès de partis soigneusement bouclés et des militants bien domestiqués. A près de deux ans des prochaines élections, et donc une nouvelle configuration du législatif et de l'exécutif, ce renouvellement est plus que nécessaire.