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Ahmed Lahlimi : "Une réaction défaitiste"
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 07 - 2005

Se disant étonné des propos tenus par Hassan Chami, président de la CGEM, le Haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi s'exprime sur les objectifs réels d'une telle sortie et avance ses propres arguments.
ALM : Comment avez-vous accueilli la dernière sortie de Hassan Chami ? quelles en sont les motivations à votre avis ?
Ahmed Lahlimi : La sortie de M. Chami est étonnante à plus d'un titre. Elle est pleine de contre-vérités, d'ambiguités et, dans une certaine mesure, de défaitisme. Elle traduit l'incapacité d'une catégorie d'entrepreneurs de s'adapter, par leurs propres efforts, aux exigences de la compétitivité requise par une économie ouverte. Il y a également quelque chose qui ressemble à l'action d'un lobby pour des intérêts tardifs.
Les propos du patron des patrons, reflètent-ils des avis partagés par les acteurs de la CGEM?
La CGEM, qu'on aurait souhaité plus représentative du tissu entrepreunarial marocain, à 97% constitué de PME, a souvent été, sous la conduite de M. Chami, opposée à toute avancée au profit de cette catégorie d'entreprises. Or, ce sont ces 97% qui constituent le véritable réservoir de compétitivité et d'emploi pour l'économie marocaine. Malheureusement, M. Chami, et depuis le lancement d'initiatives comme le Livre Blanc et de la Charte des PME, s'est placé, au sein de la CGEM, dans le camp des opposants aux actions au profit de cette large catégorie. Quand il parle d'une prétendue volonté du gouvernement Youssoufi d'opposer à la CGEM une nouvelle organisation d'entreprise, inféodée à je ne sais quelle obédience politique, il oublie que l'opposition des PME à son orientation et sa gestion de la CGEM a été, et reste encore, autant que je sache, une affaire interne à la CGEM.
Qu'en est-il de la CGEM ? A votre avis, représente-t-elle l'ensemble du tissu économique national ?
Le Maroc a certainement besoin d'une CGEM fortement représentative. Mais force est de constater que le poids de cette dernière est encore faible. Le nombre nominal de ses adhérents ne dépasse pas 2000 (grandes entreprises pour la plupart), moins de 10% d'emplois et une faible proportion du PIB. La CGEM, malgré cela, a toujours, aujourd'hui et plus que jamais, obtenu au-delà de ce qu'elle ne doit obtenir des gouvernements, qui ont toujours été largement complaisants à son égard. Les lamentations actuelles me font penser à ce proverbe marocain bien connu : « Une femme paresseuse prétend toujours être victime d'un mauvais sort ». Des entrepreneurs, surtout ceux qui cherchent moins une grosse part de la rente, comme semble le revendiquer M. Chami, que de s'acquitter de leur devoir de créer des richesses, le Maroc attend qu'ils se fassent mieux entendre à travers une plus grande représentativité de leur poids et de la vision qu'ils ont de leur rôle dans le processus historique d'édification du Maroc de demain.
Dans son interview, le président de la CGEM dresse un bilan négatif de vos actions, du temps où vous étiez ministre des Affaires générales, notamment en matière de mise à niveau…
M. Chami reconnaît qu'il a fallu attendre l'an 2000 pour que la mise à niveau soit concrètement remise sur le tapis par le département ministériel que je dirigeais, après avoir été un slogan creux depuis 1995. Je relève le compliment. Cependant, certaines contre-vérités sont également à relever. Dans son intervention, M. Chami ne parle ni de la loi sur la concurrence ni de la Charte de la PME, qui a force de loi. Il cite les Maisons de la jeune entreprise (MJE) en oubliant de rappeler que celles-ci ont bel et bien été créées, qu'elles avaient des activités apportant des prestations concrètes aux PME, notamment en matière d'information sur les marchés, de formation et de relations extérieures pour des partenariats d'affaires.
Il a oublié également de se rappeler qu'un programme de mise en réseau des PME au niveau des régions a été lancé pour permettre à ces entreprises d'accéder à des modes modernes de gestion et de production, ainsi qu'à de meilleures conditions de financement, et de mieux peser dans le processus de prise de décision au niveau national. M. Chami aurait été plus inspiré d'expliquer pourquoi ces lois que je viens de citer n'ont pas été appliquées et pourquoi ces programmes et institutions, créés en partenariat avec des banques, des Chambres de commerce, des communes et des associations de PME, et où l'Etat n'était qu'un partenaire parmi d'autres, ont été enterrés. M. Chami aurait également été bien inspiré de chercher pourquoi la libéralisation du marché de l'huile, que je me flatte d'avoir réussi, avec comme conséquences une augmentation des investissements dans ce secteur, une baisse des prix et l'élargissement de la gamme des produits disponibles sur le marché, n'a pas été répliquée dans d'autres secteurs.
Je voudrais bien lui rappeler toute la campagne menée contre la décision de faire restituer par les industries utilisant du sucre la subvention sur cette matière et lui demander pourquoi, après cette décision, la Réforme de la filière sucrière, bouclée en novembre 2003, a été avortée. M. Chami doit certainement en savoir les raisons. Peut-il dire qui étaient les fameux «on» qu'il évoque dans ses réponses et qu'il accuse d'être derrière l'absence de réformes ? Je pense que le Maroc a beaucoup souffert de l'ambiguité des discours. Ceux qui l'ont adopté comme mode de pensée et style d'expression en ont souvent eu pour leur compte. Tout le monde doit s'en souvenir.
M. Chami qui s'attarde sur les manquements de l'administration et des syndicats, a omis d'évoquer ceux de l'entreprise marocaine. Quelles sont les principales tares de cette dernière ?
L'entreprise marocaine s'est, depuis longtemps, accommodée d'une économie protégée et d'un Etat pris pour une vache à lait. Ce sont, il faut le dire, les syndicats qui en avaient payé le prix au profit de rentiers, s'auto-proclamant représentants de la bourgeoisie marocaine. Mais tel n'est plus le cas. La démocratisation du pays et l'ouverture de son économie impliquent un dialogue social non pas pour la satisfaction de revendications catégorielles en fonction des lobbyings des uns et des autres et de leur capacité de se faire représenter dans tel ou tel centre de décision, mais en fonction de la part de tout un chacun dans la création des richesses et dans le renforcement des parts de la production nationale sur les marchés internationaux. Malheureusement, le dialogue social dans notre pays ne semble pas aller dans ce sens. Et l'intervention de M. Chami milite pour qu'il en soit toujours ainsi.


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