Selon CDG Capital, les banques continuent à faire face à un environnement des affaires encore instable L'année 2020 a été façonnée par la pandémie de Covid-19 qui a affecté le système bancaire. Il a été constaté dans ce secteur une accélération des créances en souffrance, les tensions sur les liquidités ainsi qu'un ralentissement de la distribution des crédits. Ceci s'est traduit par une forte baisse des résultats du secteur bancaire due à une hausse importante du coût du risque. Dans ce contexte économique fragilisé, l'encours brut des crédits a enregistré une progression de 4,4% (+40 Mrd MAD) par rapport à fin 2019 pour s'établir à 957,4 Mrd MAD à fin 2020. «Cette tendance en sens opposé à l'évolution du PIB s'explique essentiellement par les différentes mesures de soutien et de relance instaurées par la banque centrale et le gouvernement (environ 53 milliards DH de crédits ont été distribués dans le cadre de ces programmes de financement garantis par la CCG courant 2020)», mentionne CDG Capital Insight dans une note d'analyse sur «le secteur bancaire marocain face à la crise Covid-19». Les crédits débiteurs et de trésorerie ont contribué à hauteur de 40% à l'augmentation de l'encours brut des crédits, suivis des créances diverses sur la clientèle qui ont contribué à 35% à cette progression (portée essentiellement par les crédits octroyés dans le cadre des opérations de pension). Retraité de cette dernière catégorie, l'encours brut des crédits enregistrait une hausse de seulement 3,4%. Du côté des ressources, le secteur a profité d'une bonne tenue des dépôts bancaires qui ont affiché une hausse de 5,6%, soit la plus forte progression courant les quatre dernières années. Cette situation s'explique par une préférence des investisseurs pour le cash en cette période de crise et en l'absence de conditions favorables de placement et, dans une moindre mesure, par le changement de mode de consommation des Marocains qui ont préféré épargner en ces temps de crise. Par ailleurs, la solvabilité des ménages et des entreprises a été durement touchée par la pandémie, entraînant une forte augmentation des créances en souffrance (passant de 53,2 Mrd MAD à 59,4 Mrd MAD pour le secteur coté). Ainsi, le taux d'impayés des banques cotées est passé de 7,8% en 2019 à 8,4% en 2020. Dans ce sens, l'encours des provisions a progressé de 9,2% à 40,5 Mrd MAD, ce qui implique un taux de provisionnement de 68,2% à fin 2020. Selon CDG Capital Insight, les crédits bancaires devraient bénéficier en 2021 «d'une toile de fond assez favorable, avec la reprise de la croissance économique, la poursuite des mesures de soutien et de relance et une politique monétaire qui demeure globalement accommodante». En effet, la croissance du PIB est prévue à 4,7% en 2021 contre -7,0% en 2020, selon les estimations du HCP. Par ailleurs, les niveaux historiquement bas des taux débiteurs suite à la réduction du taux directeur en 2020 combinés à la poursuite d'octroi des crédits dans le cadre du programme «Relance» jusqu'à la fin du deuxième trimestre 2021 et les effets prévus du programme Intelaka devraient contribuer davantage à la dynamique de croissance des crédits bancaires.