Entretien avec Aziz Hattab, acteur marocain L'artiste Aziz Hattab parle de son nouveau rôle dans la série ramadanesque «Bnat Lâassas» (Les filles du concierge), diffusée sur la chaîne Al Aoula. L'occasion de l'interroger à propos de sa prédilection pour le «drama» après s'être affiché dans un bon nombre d'œuvres comiques. Dans cet entretien, l'artiste, qui fait des propositions pour réconcilier le public marocain avec la comédie, fait une grande annonce sur sa prochaine apparition en cinéma. ALM : C'est pour la deuxième fois consécutive que vous interprétez le rôle d'un homme avancé en âge. Seulement cette fois-ci vous jouez, dans « Bnat Lâassas », un personnage méchant. Quelle en serait la valeur ajoutée pour votre carrière? Aziz Hattab : En fait, c'est la première fois que je joue ce rôle. Si la première fois, dans «Yacout et Anbar», j'incarnais l'homme gentil qui prenait soin de sa famille, dans «Bnat Lâassas» par contre, je suis tout à fait différent. Dans cette nouvelle série, j'interprète le cruel qui ne se qualifie pas ainsi tout en considérant ses démarches correctes et logiques sans tenir compte de son entourage. C'est une manière de montrer, à travers cette œuvre, le comportement des personnes qui sont comme ce personnage. Et bien que nous n'ayons pas eu assez de temps pour nous préparer avec l'équipe de l'œuvre, je m'y suis concentré chez moi pour le travailler et révéler au public une nouvelle facette de moi que je découvre en même temps que le public. Vous êtes, dans la série, non seulement méchant, mais aussi intelligent. Comment être clairvoyant quand on est cruel ? Si l'équipe d'une œuvre fait appel à moi, c'est pour avoir ma propre touche. D'autant plus que je suis payé pour mon rôle. Aussi, il y a un réalisateur et une scénariste qui m'ont donné cette responsabilité. Pour répondre à votre question, il y a, en prélude au tournage, une lecture et un débat sur l'orientation du rôle à propos de laquelle nous nous entendons sinon chacun travaillera à tort et à travers. C'est pour cela d'ailleurs que, de mon côté, je prends mon temps pour donner naissance à un personnage. Et qu'en est-il de certains personnages avec lesquels vous ne vous êtes jamais affiché. Comment avez-vous eu des affinités dans «Bnat Lâassas» ? Déjà, le casting de cette série est interprété par des lauréats de l'Isadac. Il y en a également ceux que j'ai rencontrés en théâtre ou encore ceux dont j'ai vu les œuvres. Lors de la préparation, nous faisons la biographie des personnages tout en prenant le temps de bien faire connaissance. Il semble que vous vous lancez à fond dans le «drama» après avoir participé à un bon nombre de sitcoms. Pourriez-vous nous expliquer un tel choix? Pour ma part, je suis un acteur et non un clown. En attendant une nouvelle bonne œuvre comique, je suis pour l'heure sur le «drama» parce qu'il s'est avéré que les téléspectateurs ont une prédilection pour ce genre. Et que pensez-vous de la comédie? A-t-elle évolué ou reculé à votre sens? Ni l'un ni l'autre. Nous devons plutôt affiner notre méthode de travail. Ce n'est qu'à l'approche du Ramadan que les œuvres sont prêtes. En plein mois sacré, les points de vue, y compris ceux du public, sont révélés au grand jour. A mon sens, il serait mieux de programmer trois ou quatre œuvres, dont celles comiques, sur le long de l'année. Ainsi, le public saura mieux les apprécier notamment celles humoristiques, voire faire sa sélection d'œuvres à regarder en Ramadan. Alors, comment réconcilier, selon vous, les Marocains avec la comédie? Je répondrai par une question : Pourquoi ne pas programmer une série dramatique et comique à la fois avec du suspense ?! Ainsi, il n'y aura pas besoin de recourir à des artistes pour faire rire puisque c'est une tâche difficile. Je pense que nous devons travailler sur cela en hissant la valeur de notre produit. De cette manière, nous pourrons gagner des téléspectateurs qui regarderont beaucoup de séries. Après une longue carrière en télévision, n'est-il pas grand temps pour vous de vous afficher en cinéma ? J'ai déjà terminé le tournage du long-métrage «Green Card», réalisé par Hicham Regragui. C'est un film qui parle du tirage au sort pour la migration en Amérique. Nous attendons la réouverture des salles pour le sortir. Pour rappel, je viens de m'afficher en ce Ramadan au téléfilm «Chrif Moul Baraka» (Le notable à la Baraka) produit par la chaîne 2M.