Les médecins donnent de nouveau de la voix. Cette fois, il ne s'agit pas de revendications à caractère social. Les blouses blanches contestent le projet de loi 50-03 modifiant le texte régissant l'Ordre national des médecins. Les médecins montent de nouveau au créneau. Unanimes, syndicats représentant les médecins du privé, du secteur public et des universitaires, se sont retrouvés à Casablanca, jeudi 30 juin, pour dire tout le mal qu'ils pensent d'une loi en cours d'adoption par le législatif. Le désormais impopulaire projet de loi 50-03 portant amendement de la loi 11-94 ne remporte pas l'adhésion des médecins qui se sont de nouveau exprimés à travers leurs syndicats (7) et associations. Les blouses blanches contestent d'abord le fait qu'ils n'aient jamais été associés dans la préparation de ce projet de loi. Selon un responsable du Syndicat national de la santé publique (affilié à la FDT), les syndicats concernés avaient été reçus il y a plusieurs mois par le ministre de la Santé, mais sans déboucher sur quelque chose de concret. Depuis, selon le responsable syndical, le dialogue a été interrompu pour que toute la profession soit mise devant le fait accompli. Les propositions des praticiens, elles, sont restées jusque-là sans réponse de la part de l'exécutif. En effet, selon les syndicats de la santé, le gouvernement, après en avoir gelé le processus d'adoption, a remis ce projet de loi sur le tapis en accélérant le processus d'adoption en Conseil de gouvernement, en Conseil des ministres, mais surtout au Parlement. Pour les médecins, la refonte du statut de leur Ordre national ne serait que bienvenue pour en finir avec un texte de loi (11-94) jugé aujourd'hui anachronique. Sauf que, estiment-ils, les amendements proposés par le gouvernement passent à côté de toute réforme sérieuse comme l'affirment les syndicalistes. Ils demandent que l'Ordre ne s'intéresse que des aspects déontologiques et réglementaires du métier, mais surtout que son président soit élu, de « manière démocratique », à l'image de ce qui se fait pour les autres instances de décision. A l'image aussi des Ordres nationaux de plusieurs corps de métier. C'est aujourd'hui la principale revendication du comité national de coordination mis en place dernièrement Ce comité entend mener des actions de sensibilisation, d'abord effectuées au sein de la profession, auprès des parlementaires pour essayer de court-circuiter l'adoption du projet de loi 50-03. Ce projet de loi est déjà « vieux » de près de deux ans. Mes en veilleuse depuis le printemps 2004 après protestations des syndicats concernés, il se retrouve aujourd'hui au milieu d'une grande polémique. Les syndicats, en cas d'absence de réaction et surtout de dialogue, n'écartent pas la possibilité de recourir à un nouveau débrayage qui n'aurait, cette fois, rien à voir avec quelque revendication sociale ou salariale comme cela avait été au centre de plusieurs mouvements de grève qui avaient paralysé le secteur de la Santé pendant plusieurs jours. La rencontre de Casablanca a également été l'occasion d'évoquer de nouveau d'autres aspects qui ternissent, selon les syndicats, l'image de la profession. Premiers visés, ceux qui exercent le métier de manière illégale et dont, selon les syndicats, les cliniques relevant de la CNSS. Les syndicats ont appelé les autorités concernées à agir pour préserver la santé des citoyens et les intérêts de l'économie nationale.