Pour appuyer le projet de développement des métiers d'aquaculture, fruit d'un partenariat entre le département de la pêche maritime, l'ANDA, la FAO, et les ambassades de Norvège et des Pays-Bas au Maroc, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) lance le projet de conception, suivi de l'installation et appui et à l'exploitation d'une station de démonstration piscicole et une station de démonstration mytilicole au large de la côte de Sidi Ifni. Dans les détails, ce projet vient pour mettre en place les assises d'un programme de renforcement des capacités en aquaculture, à travers d'une part la réalisation de deux fermes pédagogiques piscicole et mytilicole, et d'autre part, l'élaboration de programmes de formation aux métiers d'aquaculture au profit des formateurs, des opérateurs du secteur aquacole et des futurs étudiants/apprentis. Pour se faire, la FAO a lancé récemment un appel à candidature pour l'installation et l'appui à l'exploitation des stations de démonstration piscicole et mytilicole et une station de démonstration mytilicole à Sidi Ifni. Les deux fermes mytilicole et piscicole seront installées au niveau de parcelles aquacoles appartenant à un opérateur privé dans le cadre d'un partenariat avec l'ANDA. Elles seront composées de deux pilotes ; une ferme piscicole avec cages flottantes et des équipements de pisciculture annexes, pour une production annuelle minimale de 180 tonnes, et une ferme mytilicole avec filières pour une production d'environ 50 tonnes de coquillages avec filière de captage de naissains de moules. Le document publié par la FAO souligne que «l'ANDA a élaboré six plans d'aménagement aquacole couvrant à peu près toute la côte marocaine, où un potentiel de production important a été identifié notamment en pisciculture et en conchyliculture». La même source ajoute que «jusque-là, 260 projets ont été sélectionnés pour une production cible d'environ 157.000 tonnes. Le secteur aquacole marin est dominé par la conchyliculture notamment l'ostréiculture basée essentiellement à Dakhla et à Oualidia en Atlantique. Il existe une seule entreprise piscicole en offshore située en Méditerranée spécialisée dans la production du loup-bar. Mais il n'existe aucune expérience d'élevage de poisson en offshore dans l'Atlantique marocain». Et de poursuivre que «les entreprises marines ne pratiquent que le grossissement à partir d'alevins achetés à l'étranger. Il n'existe pas d'écloserie de poissons. En règle générale, toute la production de l'aquaculture est écoulée sur le marché domestique, aux niveaux régional et local notamment les grandes villes. Le Maroc exporte très peu de produits d'aquaculture vers les autres pays tiers». Selon une enquête réalisée par l'ANDA sur le marché des produits aquacoles, environ 60% des consommateurs s'attendent à ce que les prix des produits aquacoles soient plus accessibles que ceux des produits de capture. Les entreprises aquacoles locales importent les alevins et les naissains de bivalves (exceptés les moules). Pour la FAO, afin d'appuyer le développement du secteur et la mise en œuvre des projets identifiés, il faudrait former pas moins de 700 techniciens, 1600 ouvriers, 600 plongeurs, sans compter les cadres techniques et les chercheurs. Actuellement, le Maroc n'offre pas de filières de formation professionnelle préparant aux métiers d'aquaculture. Seules des formations de niveau universitaire à finalité de recherche existent à l'heure actuelle. Les profils recherchés sont en premier lieu ceux de niveau technicien et ouvrier qualifié ou spécialisé en aquaculture.