Le Championnat d'Afrique des Nations des joueurs locaux (CHAN), dernier-né des compétitions africaines de football, prend désormais de l'ampleur et accapare, d'une édition à l'autre, une place importante dans le calendrier aussi bien de la Confédération africaine (CAF) que de la Fédération internationale (FIFA). Né en septembre 2007 à Johannesburg, en Afrique du Sud, au cours d'une première réunion du comité exécutif de la CAF puis confirmé en janvier suivant à la veille du coup d'envoi de la compétition phare continentale (CAN-2008), le CHAN est une belle vitrine pour les footballeurs africains évoluant dans leurs championnats locaux respectifs pour s'exprimer et s'ouvrir les portes du professionnalisme à l'international. Cependant, la nouvelle édition est complètement différente des précédentes. Il faut dire que la pandémie de Covid-19 a eu raison de nombreuses compétitions et manifestations sportives. Devant la férocité de ce virus, la CAF a dû céder une première fois en reportant le CHAN avant de décider, malgré les inquiétudes persistantes, de le tenir en 2021 en prenant des mesures drastiques. «Le Comité médical de la CAF travaille dur pour faciliter la reprise du football dans les meilleures conditions», a souligné Yacine Zerguini, vice-président de ce comité et qui évalue le protocole sanitaire de la CAF tout en formulant des recommandations pour le succès du CHAN Total Cameroun 2020. Ce championnat, qui s'est nettement amélioré ces dernières années, a gagné des galons en 2014, bénéficiant désormais de la reconnaissance de la FIFA qui l'a intégré au rang des compétitions prises en compte dans l'établissement du classement mondial des nations. Toujours est-il que le palmarès de la participation marocaine à cette compétition demeure modeste avec un seul titre remporté. En effet, pour la première édition en 2009, sous la houlette de feu Abdellah Blinda, les Lions de l'Atlas n'ont pu assurer leur présence à la phase finale, évincés dès le tour préliminaire par la Libye, après une cuisante défaite 3-0 en match retour (victoire 3-1 à l'aller). Cette édition a été remportée par la RD Congo, victorieuse du Ghana en finale. Même déception deux ans plus tard. Mustapha El Haddaoui et ses poulains n'avaient pas pu valider leur billet pour la phase finale, butant sur la Tunisie (2-2, 1-1), futur champion d'Afrique (CHAN-2011). Lors de l'édition 2014, le Maroc a réussi pour la première fois à franchir le cap des éliminatoires, avant d'être éliminé en quarts de finale par le Nigeria (3-4 a.p). Le tournoi a été remporté par la RDC aux dépens du Mali, devenant la sélection la plus titrée dans cette compétition (2 titres). La quatrième sortie des Marocains (au Rwanda) fut encore moins brillante, avec une élimination dès le premier tour. Il a fallu attendre la cinquième participation à domicile pour que le rêve de remporter le graal se réalise en 2018. Le titre remporté représente donc une motivation supplémentaire pour garnir le palmarès national d'un nouveau sacre. Les poulains de Houcine Ammouta entameront cette compétition avec un bon état d'esprit eu égard au niveau élevé de compétitivité de la Botola Pro D1 inwi, ainsi que la place de choix que s'est taillée le football marocain sur le plan continental après la bonne prestation des clubs nationaux en Ligue des Champions d'Afrique et en Coupe de la CAF qui a connu, soit dit en passant, la victoire de la Renaissance Sportive de Berkane. Le Maroc qui évolue dans le groupe C défiera tour à tour le Togo lundi, le Rwanda vendredi et l'Ouganda mardi. La préparation s'est passée dans de bonnes conditions. L'équipe nationale a d'ailleurs pris le meilleur sur son homologue guinéenne en la battant à deux reprises lors d'une double confrontation amicale.