Nombreux ont été les commentateurs des journaux nationaux pour dénoncer, mercredi, la "république de Nadia Yassine", dont les propos étalant sa préférence pour ce système politique lui ont valu un éreintage en bonne et due forme. Le quotidien "L'Opinion" note que les déclarations de Mme Yassine selon laquelle "la monarchie ne convient pas au Maroc", montrent "l'absence d'une vision cohérente et claire chez-elle et surtout un manque de considération flagrant pour la volonté populaire". "En effet, si le peuple est unanime en ce qui concerne son attachement au régime monarchique en tant que garant de son unité, de son intégrité territoriale et de sa stabilité, personne n'a le droit d'aller à l'encontre des choix du peuple", souligne le journal. "Attajdid" traite du même sujet dans sa rubrique "Lettre ouverte", estimant que les propos de Nadia Yassine sur la monarchie, système que les Marocains ont adopté depuis la dynastie des Idrissides, "ne méritent même pas qu'on en parle". Le débat sur la question est révolu, maintenant que les gens s'en sont lavé les mains pour se consacrer au développement dont ils discutent le cadre et les moyens de financement. Quant à ceux qui voudraient se battre contre des moulins à vent, qu'ils fassent ce qui leur est loisible. En tout cas, l'histoire ne s'y arrête pas, précise "Attajdid". Le même journal reprend en première page un commentaire de son confrère "Al-Alam", dans lequel le Directeur de ce dernier constate que c'est au retour d'un voyage aux Etats unis que cette Dame dévoile son engouement pour le système républicain, dont elle chante les vertus avec peut-être l'envie de l'ériger en objet de baraka de sa confrérie, pour que les disciples puissent venir s'y frotter en faisant des v ux, "comme ils le font avec la serviette dont son père, le Cheikh Yassine, s'essuie le visage après les ablutions". Le commentateur avoue ne pas savoir de quelle république cette républicaine parle et se demande si elle se réfère à celle de Jamal Abdelnasser, qui a sur la conscience l'assassinat de Sayyed Qotb, celle de Staline dont on ne compte pas les victimes, celle du Chili du Général Pinochet devenu célèbre par ses "cortèges de la mort" et dont la victime la plus éminente fut le poète et président Allende, de l'Argentine du Général sanguinaire Viola ou encore celles de Haïti, de Bolivie ou du Guatemala. Peut-être qu'elle pense aussi à la république que voulait instaurer le Général Oufkir, se demande-t-il, en rappelant que si cette officier avait réussi à mettre en pratique ses intentions républicaines, "notre Cheikh Yassine aurait été le premier à être happé par la main sanguinaire d'Oufkir". Le quotidien "Aujourd'hui le Maroc" note que Nadia Yassine se prend pour une "assemblée constituante à elle toute seule". "Elle est aussi totale que sa vision totalitaire du monde", note-t-il dans sa rubrique "Bonjour", estimant qu'"il est normal que dans une famille où le père à des visions que la fille ait des gaz". "Que Dieu, le vrai, ait pitié de nous. Il ne nous manquait plus que les délires de Nadia. Après les nihilistes professionnels, les séparatistes mercenaires, les notables maîtres-chanteurs, la presse briseuse sur commande de faux tabous et les bourgeois de Casablanca, voilà que l'on est livré à la bonne du curé, théoricienne approximative d'une république de mollahs enivrés", écrit-il. "Aucun pays sérieux n'aurait tenu face à ce déferlement massif d'irresponsabilités suicidaires et puériles. Et si, nous, nous tenons face à tout cela, c'est, justement, parce que nous sommes en monarchie Heureusement, d'ailleurs", souligne-t-il. Le quotidien "Al-Alam" note que "Mme Yassine ignore ce qu'est la monarchie", sinon elle n'aurait pas débité ses propos déplacés à son sujet. Il lui rappelle notamment que les arabes et musulmans n'ont récolté de leurs républiques que des dictateurs dont les "programmes d'action" n'étaient autres que la tendance à violer les droits de l'homme, à transformer le pays en enfer pour les citoyens, à entretenir un cercle vicieux de la misère, à faire des atteintes au droit de l'homme une occupation quotidienne . Mme Yassine devrait se rappeler que le temps a démontré que "la Monarchie n'est pas un système classique" au sens figé du terme mais un "système en constante évolution dans le sens d'un raffermissement et d'une consolidation de la démocratie", souligne le commentateur.