Qui cédera sa place après le Conseil d'administration de la Bourse de Casablanca ? Cette question sera résolue, jeudi 4 décembre, à l'issue des assemblées ordinaire et extraordinaire de la SBVC. Des 12 administrateurs que compte le conseil, deux sièges doivent être renouvelés. La bataille s'annonce rude. La journée du jeudi 4 décembre risque d'être décisive pour le devenir de la Société de la Bourse des Valeurs de Casablanca (SBVC), société gestionnaire du marché boursier. Deux assemblées, l'une ordinaire et l'autre extraordinaire, auront lieu. À l'ordre du jour, le changement de statuts ainsi que le renouvellement des membres du conseil de surveillance. D'ailleurs, l'actuel conseil est jugé, par l'un des administrateurs, d'illégal. Depuis avril dernier, le renouvellement devait être opéré. Cette remarque, formulée en séance plénière, a donné lieu à une discussion houleuse entre les membres du conseil. Les enjeux derrière un renouvellement sont loin d'être négligeables. Alors que les uns, représentants des petites entités, ont le regard rivé sur les jetons de présence, d'autres, les représentants des structures adossées aux banques voient plus loin. Une nouvelle approche de fonctionnement et de la gestion du marché boursier est en gestation. Il est désormais clair que la maturité du marché doit, assurément, s'accompagner d'une autre dynamique législative et organisationnelle. Certains observateurs vont jusqu'à penser que l'ancien conflit d'intérêt opposant les banques, d'un côté, et les non-adossées de l'autre, serait déterré. Une « mainmise » des banques est appréhendée. Ce confit date de l'époque où Amyn Alami était aux commandes de la Bourse. D'ailleurs, son éviction, à l'époque, a été interprétée comme concrétisation de cette approche. Depuis, la hache de guerre a bien été enterrée…Mais, ce n'est pas pour autant que le marché s'est bien porté. La seconde génération de réformes n'a pas suivi. Coïncidant avec un long moment de consolidation, le marché a pâti des conséquences de la « guéguerre » entre les administrateurs de l'époque. Actuellement, les choses ont bien changé. Des 12 administrateurs que compte le conseil d'administration de la SBVC (sur 14 sociétés de bourse actionnaires à parts égales), deux sièges doivent être renouvelés. Ainsi, à part Euro Bourse et Finergy, l'ensemble des sociétés de bourse de la place prennent part aux importantes décisions découlant du conseil d'administration. Sauf que l'effet du nouvel ensemble BCM-Wafabank risque de changer la donne. Au départ, la BCM se retrouvait avec deux sièges, devenus trois actuellement. En plus d'Attijari intermédiation, filiale de BCM, le rachat de chez la SNI de la Somacovam à doublé la présence de la banque au sein du conseil. Actuellement Wafabourse, la filiale de Wafabank vient s'ajouter à l'ensemble. Par conséquent, des voix s'élèvent pour essayer d'orienter la décision de la banque du Boulevard Moulay Youssef vers la sortie des deux entités. En face, il est légitime de consolider ses positions. C'est certainement une situation confortable pour mieux infléchir l'issue du vote, pour les projets importants. Interrogé par ALM sur sa vision d'ensemble lors de la conférence de presse du lundi 1er décembre, le choix du président Khalid Oudrighi est arrêté. « La fusion des trois entités est à engager, mais tout en assurant à la nouvelle société de Bourse une taille conséquente ». Quant à la représentativité de l'ensemble au sein du conseil SBVC, « les choses ne pourront pas êtres réglées d'ici jeudi », affirme le patron de l'ensemble BCM-Wafabank. Donc, les choses sont à suivre de près. Par contre, certains membres du conseil, sous couvert d'anonymat, sont déterminés à éviter tout blocage à l'issue du conseil du jeudi 4 décembre. Tous les scénarios possibles sont à envisager afin de contourner les mésententes passées. Ceci est , assurément, la meilleure preuve de la maturité grandissante des opérateurs existants. Aussi, les conflits antérieurs sont à mettre plus sur les différends de personnes et d 'ego que sur les mécanismes du marché. Il faut dire que les intérêts passent bien avant les personnes. D'ailleurs, que sont devenues les personnes sources de conflits antérieurs? L'histoire n'a même pas retenu leur bref passage. À bon entendeur salut !