Le ministre de l'Economie et des Finances s'est rendu jeudi dernier à la Bourse. Objet: inaugurer le siège de l'Association des Sociétés de Bourse et préciser devant les professionnels et la Presse les nouvelles réformes qui urgent. Lors de sa visitej Auparavant, le ministre avait procédé à l'inauguration du nouveau siège de l'Association des sociétés de Bourse. La Bourse de Casablanca a, en effet, entrepris des réformes importantes en termes de modernisation de ses structures et de techniques de fonctionnement. Créée en 1929, la SBVC n'était à l'époque qu'un simple office de compensation des valeurs mobilières. En 1939, les transactions n'atteignaient pas 10.000 titres. Puis ce fut l'instauration d'un marché à la criée pour quelques valeurs et d'un marché hors-cote en 1949. La véritable étape qui a vu entrer la Bourse de Casablanca dans le cercle restreint des grandes places financières du monde n'a eu lieu qu'en 1993. SM le Roi Mohammed VI, alors Prince Héritier, inaugure le nouveau siège ultra-moderne de la SBVC et a profité de l'occasion pour annoncer l'option imprimée à la Bourse, laquelle vise à s'aligner définitivement sur les normes internationales. Le 11 juin 1993, une Lettre Royale est venue préciser les termes de la réforme dont le but était d'optimiser les opérations de privatisation et favoriser l'accès de l'entreprise au marché national des capitaux. Cette réforme se déclinait en termes de : spécialisation de la profession des intermédiaires en bourse, privatisation de la Bourse de Casablanca et mise en uvre du plan de modernisation du marché marocain des valeurs mobilières via le système de cotation électronique et création d'un dépositaire central. Désormais, la place de Casablanca occupe une bonne place en Afrique et dans la zone MENA. Présente dans l'indice SFI des marchés émergents, la SBVC doit poursuivre ce rythme de réformes pour optimiser ses performances. Ainsi, M. Fathallah Oualalou a souligné que « la chute connue récemment par la Bourse de Casablanca a permis de réaliser une correction qui était devenue nécessaire. Elle a donné l'occasion de tirer les enseignements qu'il fallait et les épargnants nationaux ont fait l'apprentissage de l'investissement en bourse ». Tout le monde a compris que les gains sur le marché boursier sont sujets à des fluctuations cycliques et qu'ils ne sont pas systématiques. Selon le ministre de l'Economie et des Finances « la chute a permis de ramener les bénéfices de l'investissement en bourse à des niveaux rationnels et plus en phase avec les performances de l'économie », déclare M. Oualaou qui ajoute : « l'essentiel des réformes concernant la SBVC est réalisé et les principes de sécurité et de transparence sont maintenant garantis ». Cependant, le ministre a invité les professionnels de la place casablancaise à s'attaquer à d'autres réformes. Il s'agit pour les actionnaires de la SBVC d'adopter les nouveaux statuts le plus tôt possible et d'installer les instances chargées de la gestion de la Bourse afin de la rendre plus indépendante. « Les actionnaires, selon M. Oualalou, doivent assurer leur mission de contrôle de la gestion et définir une stratégie de développement de la place ». Naturellement, le ministre a longuement insisté sur la qualité de l'information destinée aux investisseurs. C'est un appel du pied qui s'adresse aux analystes financiers tenus d'informer les investisseurs en évitant de les désorienter. A ce niveau, l'Association des Sociétés de Bourse a un rôle primordial à jouer. D'ailleurs, Mme Nezha Hayat, nouvellement élue présidente de l'Association, a annoncé la mise en place des commissions qui veilleront à insuffler une nouvelle dynamique à la Bourse de Casablanca. De l'autre côté, M. Ouali Alami Rachid, président de la SVBC, a expliqué à l'assistance les grandes lignes d'un plan d'actions récemment adopté par le Conseil d'Administration. Il vise, pour l'essentiel, le recrutement d'un maximum d'entreprises à la cote. Ancrer la culture boursière chez les Marocains figure également parmi les objectifs prioritaires. Réfléchir sur les avantages à offrir aux investisseurs étrangers, avoir plus d'ambitions pour la place casablancaise, telles sont les recommandations finales de M. Fathallah Oualalou.