Le Sahara marocain n'est pas l'affaire du peuple algérien, c'est strictement l'affaire «stratégique» du pouvoir des généraux. L'Algérie a-t-elle des valeurs supérieures ou plus légitimes que celles du Maroc ? Abdelaziz Bouteflika considère que son pays en soutenant, sur son sol, les séparatistes du polisario, en maintenant, sur son sol, en captivité plus de 400 Marocains, et en séquestrant, toujours sur son sol, des milliers d'autres, privés de leur liberté d'aller et venir, dans des conditions indignes, défend le principe intangible à l'autodétermination et le droit absolu à l'indépendance des peuples (!). Ce sont-là, paraît-il, les valeurs supposées fondatrices de l'État algérien telles que le pouvoir actuel se les représente et telles qu'il les met en avant dans l'affaire du Sahara marocain – un conflit strictement algéro-marocain qui dure depuis plus de 30 ans. La question nationale du Maroc a d'autres ressorts. Le sentiment national et populaire sur cette affaire est clair, fort et unanime. Alors qu'en Algérie, de l'avis de tous les observateurs crédibles y compris algériens, le Sahara marocain n'est pas l'affaire du peuple, c'est strictement l'affaire «stratégique» du pouvoir, c'est-à-dire des quelques «décideurs» militaires auxquels le président doit tout et auxquels l'Algérie doit ses pages les plus sombres de son existence depuis son indépendance confisquée. L'intégrité territoriale marocaine est consubstantielle de la Monarchie. Le Roi est son garant suprême. Elle n'est ni sécable ni négociable. Cette responsabilité a été assumée avec génie, courage et responsabilité par feu Hassan II et affirmée avec loyauté, vigueur et profonde conviction par SM le Roi Mohammed VI. L'acte fondateur de la transition politique marocaine sur laquelle se construit le processus démocratique s'est bâti avec toutes les forces politiques légitimes du pays, et notamment les forces du progrès, sur la question essentielle de l'intégrité territoriale du Royaume. Jamais une affaire n'a été au cœur de l'existence d'une nation comme celle du Sahara l'est pour le Maroc. Valeurs contre valeurs, jusqu'au sacrifice suprême, légitimité contre légitimité, jusqu'à ce que la supercherie se dévoile, les décideurs actuels d'Alger, en leur for intérieur, savent que leur combat solitaire, auquel le peuple algérien est étranger, est perdu. Ce n'est pas l'affaire d'une nation mais celle d'une camarilla accrochée au pouvoir qui se fabrique un semblant de légitimité sur le dos du Maroc, de son intégrité territoriale et finalement sur le dos des vrais intérêts et des attentes légitimes du peuple algérien et celles des peuples du Maghreb qui aspirent tous à l'union et non à la division. L'escroquerie internationale, sponsorisée par Alger, qui s'appelle la RASD, n'aboutira jamais à la création d'un sixième État au Maghreb. C'est une évidence. Il est dramatique de contater que ceux qui ont été dans l'incapacité de créer pour eux eux-mêmes un État juste, moderne, démocratique et légitime portent avec assurance un projet aussi chimérique. Seuls des gens du passé, avec des réflexes du passé, et une vision du passé peuvent croire à cette lubie alors que partout dans le monde, l'intégration régionale est la seule clé de l'avenir. On peut avoir gagné ses galons en confisquant l'indépendance d'un peuple, en trahissant ses idéaux et ses aspirations, en pillant ses richesses et en saignant son économie, en assassinant ses rêves et en lui infligeant une guerre civile criminelle mais on ne peut pas le fourvoyer dans une cause qui n'est pas la sienne. Les peuples du Maghreb sont convaincus que c'est dans l'union que se forgera un avenir commun. Ils ont conscience que le projet suicidaire, hasardeux et irréalisable de création dans notre région d'un État croupion exprime tout simplement une volonté de division qui, elle-même, masque, en réalité, l'échec des rentiers d'un pouvoir sans projet et en rupture de légitimité.