Une organisation non gouvernementale vient d'écrire au président algérien Abdelaziz Bouteflika afin de protester contre la vague de condamnations dont fut l'objet récemment un nombre de journalistes algériens. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a adressé récemment une lettre au président algérien Abdelaziz Bouteflika pour lui faire part de sa préoccupation après la condamnation de plusieurs journalistes à des peines de prison pour des articles critiques du gouvernement. « Le CPJ est très préoccupé par la récente vague de plaintes en diffamation à caractère criminel déposées contre des journalistes en Algérie , dont certaines ont été déposées en représailles contre la couverture critique de Votre Excellence», écrit l'organisation. La loi régissant la presse permet en effet de poursuivre des journalistes pour crime et leur emprisonnement. L'organisation basée à New York a ainsi appelé le gouvernement algérien à réformer d'urgence ces textes de lois. «Les journalistes ne devraient jamais risquer des peines à caractère criminel pour ce qu'ils écrivent et devraient pouvoir faire leur travail librement sans la peur incessante d'être harcelés», déclare le CPJ dans ladite lettre. « Le CPJ fait appelle à vous afin que cette pratique cesse immédiatement», poursuit le message adressé au président Bouteflika. Au cours de la dernière semaine, au moins quatre reporters ont été condamnés pour diffamation criminelle et trois se sont vus infliger des peines de prison, a rappelé le comité. L'organisation a cité le cas de deux journalistes du quotidien de langue française "Le Soir d'Algérie". Ces derniers furent condamnés le 17 mai à deux mois de prison ferme pour avoir diffamé le chef de l'Etat. Ils ont été aussi condamnés à 250.000 dinars algériens. Il faut aussi rappeler que ce ne sont pas les seuls journalistes algériens ayant été condamné à des peines d'emprisonnement ces derniers mois. En effet, le 19 avril 2004, le directeur de la publication du “Le Matin” Mohamed Benchicou, suspendu depuis juillet 2004, a écopé de deux peines de prison ferme. La cour d'Alger a aussi condamné à des peines de prison trois autres journalistes du quotidien algérois. Des journalistes du quotidien Liberté ont eux aussi écopé des peines d'emprisonnements. Il s'agissait de Farid Allilat, ex-directeur du quotidien Liberté, Ali Dilem, caricaturiste, et Mustapha Hammouche, chroniqueur du même journal. Le comité de protection des journalistes (CPJ) est une organisation indépendante fondée en 1981. Ayant son siège à New York, cette ONG a été créée par des journalistes reporters de diverses nationalités et vivant aux Etats-Unis. Elle est reconnue pour ces actions en faveur de la liberté de la presse. Depuis sa création, elle n'a pas cessé de dénoncer les actions de répressions qui ciblent les journalistes dans divers endroits du Globe.