Le Comité international de la Croix-Rouge vient de rappeler les autorités algériennes à l'ordre, en appelant à la libération des prisonniers marocains dans les camps de Tindouf. Assurément, pour bon nombre d'organes de presse algériens, la diplomatie de leur pays a clos l'année 2003 sur une note bien piteuse. L'échec du Sommet de l'UMA, en ce mois de décembre n'est que la partie visible de l'iceberg et l'aboutissement final d'une stratégie du pire adoptée aussi bien à l'intérieur du pays, vis-à-vis du peuple algérien, et sur le plan régional, notamment à l'égard du Maroc. Alors que le quotidien «Le Soir» parle de la lourde ardoise de cette diplomatie, un autre quotidien «Le Matin» annonce en termes simples mais combien denses en significations que «El Kadhafi tourne le dos à l'UMA». Récemment, le journal «L'expression» est allé jusqu'à parler d'un axe Tripoli-Rabat -Nouakchott et d'un contrat sur l'Algérie, en prétendant que «le Maroc a déclaré une guerre tous azimuts» à ce pays. Une chose inconcevable qui n'existe que dans les esprits de putschistes qui voient partout des complots. Car, il est clair, qu'à la veille des élections présidentielles, l'équipe de M. Bouteflika se doit de présenter un bilan aux citoyens algériens, aussi bien sur la gestion interne du pays que vis-à-vis du monde extérieur. Les choses étant liées. Or, suite à une série d'échecs, plusieurs voix algériennes ont commencé depuis quelque temps à désigner du doigt les autorités de leur pays, non seulement, au sujet de la recrudescence du terrorisme à l'intérieur du territoire algérien, et concernant une éventuelle implication de l'Etat dans la guerre civile, mais également sur les violations des droits de l'Homme et des crimes contre l'humanité. Après le rapport de «France libertés» fustigeant le pouvoir algérien et décortiquant le lien organique entre la mafia des séparatistes du polisario et les pouvoirs publics en Algérie, d'autres organismes non moins importants rompent de plus en plus le silence qui entoure cette connivence. Le secrétaire général des Nations Unies n'a pas non plus manqué de demander la libération des prisonniers marocains détenus dans les territoires algériens. A ces faits, s'ajoutent les appels incessants du Comité international de la Croix Rouge. Dimanche dernier, l'agence de presse chinoise, (Xinhua) a annoncé que « le président algérien a réitéré « la disponibilité » du gouvernement algérien à poursuivre la coopération avec le président du Comité international de la Croix-rouge Jacob Kellenberger, et que dans une lettre de félicitations adressée à M. Kellenberger, réélu récemment à la tête du CICR, le président algérien l'a qualifié de «serviteur efficace des principes qui fondent la Croix-Rouge, et défenseur des idéaux qu'elle s'efforce d'atteindre dans un monde traversé par des crises et des conflits dont les principales victimes sont des populations civiles». Néanmoins, et en tant qu'observateur l'agence a fait remarquer, en guise de réplique, que «le CICR a récemment accusé le front polisario, soutenu par l'Algérie, du mauvais traitement envers les prisonniers marocains qu'il a détient, tandis que le front polisario a qualifié les propos du CICR de «deux poids deux mesures». La disponibilité de M. Bouteflika n'est donc qu'une tentative de débloquer la situation et de sauver les apparences. Mais, jusqu'à quand ?