"Le Conseil américain pour les prisonniers de guerre marocains" (ACMP) a imputé à l'Algérie et au "polisario" la responsabilité de la mort de Mohamed Lahmadi, décédé dans un hôpital à Marrakech, deux jours seulement après sa libération des camps de Tindouf, au sud-ouest algérien. Dans une lettre adressée mardi à l'ambassadeur d'Algérie aux Etats-Unis, Idriss Jazairy, l'ONG américaine a appelé l'Algérie à ouvrir une enquête "crédible" sur les causes ayant mené à la mort de Lahmadi, qui a rendu l'âme après 17 ans d'incarcération dans les camps de Tindouf "dirigés par les geôliers du front polisario, sous la supervision directe de l'appareil de sécurité algérien". Dans cette lettre, dont une copie est parvenue mercredi à la MAP, l'ACMP rappelle que Lahamdi a été "rapatrié par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un état de santé critique, 14 ans après la proclamation du cessez-le-feu qui devait aboutir à sa libération, ainsi qu'à la mise en liberté de tous les détenus marocains". Outre la mort de Lahmadi, l'ONG rejette sur l'Algérie et le "polisario" la responsabilité du maintien en captivité de 410 détenus marocains à Tindouf en violation de la légalité internationale. L'ACMP invite les autorités algériennes à enquêter également sur la mort d'autres détenus marocains, "décédés dans des circonstances douteuses dans les camps" de Tindouf. La lettre adressée à l'ambassadeur algérien fait état d'abus (torture, exécutions, travaux forcés) commis dans les camps de Tindouf à l'encontre des détenus marocains, "comme en ont attesté plusieurs organisations des droits de l'Homme, notamment +France Liberté+". L'ACMP "voudrait attirer l'attention des autorités de votre pays sur les conséquences de leur indifférence continue concernant les dimensions tragiques de cette crise" qui cause des dégâts physiques et psychologiques aux détenus et à leurs familles, affirme la lettre. "Le Conseil américain pour les prisonniers de Guerre marocains" indique, par ailleurs, avoir adressé une lettre similaire à l'ambassadeur algérien aux Nations unis, Abdallah Baâli, appelant les autorités algériennes à assumer leur responsabilité pour garantir la sécurité des détenus marocains à Tindouf, et pour leur libération. Le communiqué rappelle que ces Marocains sont illégalement incarcérés depuis 28 ans, et qu'ils sont considérés comme étant les plus anciens détenus dans le monde. L'ACMP dénonce, par ailleurs, la déportation des milliers d'enfants sahraouis à Cuba (selon des statistiques du HCR) pour contraindre leurs parents à rester dans les camps de Tindouf.