Après avoir magistralement dominé le Grand Prix d'Espagne, Kimi Räikkönen a encore brillé, hier, lors du GP de Monaco. Une épreuve où la Renault d'Alonso a fini quatrième, et où s'est confirmé le retour aux avant-postes de l'écurie BMW-Williams . Sous un ciel azuré et dans une température des plus clémentes (environ 22 degrés dans l'air et 38 sur l'asphalte), le Grand Prix de Monaco n'aura pas failli à sa réputation de course, le plus souvent riche en rebondissements. En effet, situé au cœur de cette prestigieuse Principauté, cette sixième épreuve du Championnat 2005 en Formule 1, a pour circuit les rues étroites de la ville. C'est ce qui en fait l'une des pistes les plus exigeantes et les plus dangereuses en Formule 1. D'ailleurs, Ralf Schumacher en a fait les frais la veille du GP, lors de la première séance des essais qualificatifs, lors de laquelle sa Toyota a percuté le rail de sécurité. Malgré ce choc, subi à 140 km/h, le petit frère de Schumi est ressorti indemne. Le lendemain sur la grille de départ, c'est encore le duo Kimi Räikkönen (McLaren-Mercedes) et Fernando Alonso (Renault) qui s'est placé à nouveau en première ligne, suivi en deuxième ligne, de Mark Webber (Williams-BMW) et Giancarlo Fisichella (Renault). Lors des deux sessions de qualification, Räikkönen avait réussi à signer le meilleur temps et à le conserver, malgré la hargne et le talent d'Alonso. Vers 14h (heure locale) et devant plus de 100.000 spectateurs présents sur place, les cinq feux rouges s'éteignent. C'est le signal de départ ! Dès sa première accélération Fernando Alonso tente un soupçon d'attaque, mais ne prend finalement pas trop de risque. Kimi, lui, essaye de profiter de sa pole et dès les premiers tours, prend de l'avance sur la Renault R25 d'Alonso. L'écart est d'une, puis deux secondes, mais le pilote espagnol essaye de résister, du moins dans les premiers tours. De son côté, Fisichella, évolue en troisième place, suivi de Jarno Trulli sur sa Toyota. On le disait dans les premières lignes, le circuit de Monaco est très alambiqué par son tracé : une piste assez bosselée par endroit, des passages très étroits, énormément de virage et donc, pas moyen de réaliser les vitesses de pointe les plus élevées, mais tout juste quelque 300 km/h. Du coup, les qualités du pilote l'emportent sur les performances mécaniques. Il s'agit non seulement d'être un fin stratège, avoir un bon coup de volant, mais aussi et surtout bien gérer la pression et les fortes remontées d'adrénaline. Un jeu auquel Kimi Räikkönen a été le plus fort. En effet et à partir du 15ème tour, le pilote finlandais ne s'est plus contenté de rester en tête de la course. Plus agressif que jamais, Kimi s'est mis à améliorer son temps au fil des tours. Des tours qui, de part leurs courbes serrées, commencent à user les monoplaces. C'est le cas d'une monoplace jaune qui en est à son troisième arrêt au stand. Il s'agit de la Jordan de l'indien Narain Karthikeyan… chaussée de pneus Bridgestone. Des pneus qui, une fois de plus, ont montré leurs limites en termes d'endurance et qui finiront au 22ème tour par faire abandonner Karthikeyan. Puis au 24ème tour, des pilotes ont frôlé le carambolage. En fait, c'est la Minardi d'Albers qui s'est mise en travers au milieu du circuit. La Red Bull de Coulthard arrive vite mais freine à temps. A l'inverse, la F2005 de Schumacher vient légèrement heurter son aileron avant sur la monoplace de Coulthard. Les drapeaux jaunes sont brandis et l'embouteillage freine plusieurs monoplaces, dont celle du leader finlandais. Les deux pilotes Renault et les deux pilotes Williams en profitent pour aller se ravitailler. En moins de 30 secondes, le passage se dégage. Schumi entre au stand pour changer son aileron, tandis que Coulthard rentre aussi, mais pour abandonner. Le septuple champion du monde, parti en 11ème position sur la grille de départ, a du mal à évoluer et se retrouve même en 13ème position. C'est clair : même un pilote aussi bon que Michael Schumacher peut rester bloqué pendant des dizaines de tours sans pouvoir passer devant les autres. A moins qu'il ne force dans les virages. C'est ce qui a probablement fait que Friesacher ait perdu le contrôle de sa Minardi, projeté sur le rail de sécurité, puis contraint à l'abandon. Entre temps, Alonso est passé à la troisième place et l'écart le séparant de Räikkönen s'est considérablement allongé. L'espagnol parviendra à redevenir deuxième après l'arrêt au stand, mais se retrouvera à plus de 20 sec derrière le finlandais et surtout, talonné de près par loes deux pilotes de l'écurie Williams-BMW. En fait, Fernando Alonso semble avoir des problèmes d'adhérence. En outre, en retardant les deux pilotes de BMW, il perd considérablement de temps sur Kimi. S'engage alors une lutte acharnée pour les deux dernières places du podium. Au 71ème tour, Heidfeld réussi un joli dépassement sur Alonso, qui passe du coup sous l'attaque de l'autre pilote BMW, Mark Webber. L'australien parvient à sa fin et l'espagnol est relégué à une quatrième place, qu'il conservera de justesse à quelques seconde de l'arrivée. Tel sera le tableau final dans lequel, celui qu'on surnomme «Iceman» (Kimi Räikkönen) s'est joliment imposé sous le soleil printanier de Monaco. Une victoire qui lui octroie 10 précieux points et le classe désormais à la seconde place du classement pilote, derrière Alonso, toujours leader du Championnat avec 49 points. Jarno Trulli qui a empoché zéro points conserve tout de même sa troisième position de ce classement (avec 26 points). S'il a confirmé le travail sérieux de l'écurie McLaren-Mercedes, le GP de Monaco aura aussi et surtout confirmé le retour de BMW-Williams. Prochaine épreuve : le GP d'Europe, le week-end prochain sur le célèbre circuit allemand du Nürburgring.