L'année agricole 2004 -2005 est "difficile" mais pas "catastrophique", a affirmé le ministre de l'agriculture, du développement rural et des pêches maritimes, M. Mohand Laenser qui a rappelé que le Maroc a connu des années beaucoup plus dures en 1995 et 1999. Dans une interview accordée vendredi à la MAP, le ministre a reconnu que la production des céréales perd, cette année, entre 35 et 40% par rapport à une année normale, faisant remarquer que "les céréales ne représentent que 30% de l'ensemble de la production agricole" du pays. S'agissant des mesures prises lors de la réunion présidée jeudi par SM le Roi Mohammed VI pour faire face aux difficultés qu'a connues la campagne agricole 2004-2005, le ministre a noté que ces mesures ont un caractère d'urgence consistant en l'abandon de l'encours de la dette de 100. 000 agriculteurs (des agriculteurs évoluant dans des conditions économiques très précaires), dont le coût s'élève à 3 milliards de dirhams, précisant que le crédit agricole financera deux tiers et l'Etat l'autre tiers. Ces mesures, a-t-il ajouté, ont également un caractère structurel concernant la nouvelle orientation du crédit agricole qui demeure " un outil pour l'agriculture malgré le changement de statut de cet organisme qui en fait désormais un établissement bancaire au service de l'agriculture " Selon le ministre, le crédit agricole traitera les dossiers liés à la sécheresse en apportant des solutions adéquates et devra se pencher sur la prochaine campagne agricole. Concernant les mesures qui dépassent le cadre de la sécheresse, poursuit-il, des crédits spécialisés seront accordés aux agriculteurs qui souhaitent procéder à la reconversion des terres destinées à la culture du céréale ou de terres peu adaptées, à certaines cultures telles l'arboriculture, l'oliveraie, le caroubier, les plantes médicinales, les épices et les cultures bio. " Le crédit agricole accordera également des prêts aux jeunes diplômés et aux personnes ayant opté pour le départ volontaire de la fonction publique et intéressées par le secteur agricole ", a-t-il dit. A propos du crédit Revolving sur 5 ans, le ministre a souligné que ce prêt permet aux agriculteurs de rembourser leur dette si l'année agricole est bonne et de surseoir au remboursement au cas ou l'année est mauvaise, de manière à permettre à ce dernier de préparer la campagne agricole suivante, précisant que l'agriculteur bénéficie d'une période de cinq ans pour honorer sa dette. Evoquant le rôle de Dar El Fellah, M. Laenser a noté que le crédit agricole a mis en place cet organisme qui a pour mission d'orienter et d'aider les petits agriculteurs en vue de bénéficier d'un crédit ou d'un micro crédit en fonction de l'activité choisie par l'agriculteur. "Dar El Fellah permettra également d'identifier le projet agricole rentable et correspondant aux possibilités du postulant. C'est un guichet avancé qui aidera les petits et moyens agriculteurs à moderniser leurs exploitations", a-t-il souligné en conclusion.