Entre 200 et 300 personnes, pour la plupart des femmes voilées, proches et épouses d'islamistes condamnés après les attentats d'il y a deux ans à Casablanca, ont manifesté jeudi matin devant le siège du Comité consultatif des droits humains (CCDH), une institution officielle marocaine. Cette manifestation a été organisée à l'initiative de l'association "Ennasir" (Le soutien) qui défend les intérêts de plusieurs centaines d'islamistes emprisonnés au Maroc. "Nous réclamons la libération immédiate des islamistes arrêtés et condamnés après les attentats du 16 mai 2003", a déclaré à l'agence Associated Press (AP) Abdebrahim Mouhtad, président d'"Ennasir". Il estime que ces personnes "ont été jugées et condamnées dans des circonstances spéciales, sans que leur implication dans les attentats ait été prouvée". Les attentats de Casablanca avaient fait 45 morts le 16 mai 2003. Depuis le 2 mai, un millier de prisonniers ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et l'iniquité de leur procès. Dans un entretien publié jeudi par le quotidien "Aujourd'hui le Maroc", le ministre marocain de la Justice, Mohammed Bouzoubaâ, estime que "le dialogue est la meilleure solution" avec les détenus islamistes en grève de la faim. "Nous rappelons aux détenus qu'ils ont la possibilité de demander la grâce royale, la libération conditionnelle ou même la révision de leur procès", Dans un entretien publié jeudi par le quotidien "Aujourd'hui le Maroc", le ministre marocain de la Justice, Mohammed Bouzoubaâ, estime que "le dialogue est la meilleure solution" avec les détenus islamistes en grève de la faim. "Nous rappelons aux détenus qu'ils ont la possibilité de demander la grâce royale, la libération conditionnelle ou même la révision de leur procès", affirme le ministre en se disant prêt à épuiser les voies de recours existantes. Le décès d'un détenu, mardi à la prison d'Outita, Khalid Boukri, présenté par "Ennassir" comme un gréviste de la faim, a relancé la polémique sur les conditions de détention au Maroc où sont incarcérés 60.000 personnes. Officiellement, selon les résultats de l'autopsie, M. Boukri est mort d'une "pneumonie tuberculeuse". Au total, 1.417 personnes ont été condamnées dans le cadre des enquêtes qui ont suivi les attentats-suicides de Casablanca, officiellement imputés à un réseau salafiste affilié à Al-Qaïda.