Le ministre de la Justice a affirmé que les résultats de l'autopsie, effectuée sur le corps du détenu Khalid Boukri, décédé mardi à la prison d'Outita 2, ont révélé que le décès est en relation directe avec une pneumonie tuberculeuse, associée à une tuberculose généralisée abdominale et hépatique avec agglutination des instincts grêles au stade d'occlusion. Le rapport médical, élaboré par une commission composée de cinq médecins, a également fait ressortir que le contenu gastrique du corps du défunt est constitué d'une nourriture que le détenu avait consommée, deux heures avant son décès, a expliqué le ministre, précisant que le rapport a conclu à la non-existence d'aucun signe de violence ou acte semblable. M. Bouzoubaâ, qui était mercredi l'invité de la première chaîne de télévision nationale (TVM) dans son journal du soir, a indiqué que le rapport détaillé sera communiqué ultérieurement et transmis aux membres de la famille du détenu décédé, ajoutant que la défense de ce dernier a été informée de toutes les procédures et que le médecin dépêché par la famille du défunt a pris note des résultats du rapport et rencontré tous les médecins qui ont effectué l'autopsie. S'agissant des motivations de la grève de la faim entamée par des détenus dans certaines prisons, il a affirmé que cette grève revêt un caractère politique, faisant observer que la date de son déclenchement n'est apparemment pas fortuite dans la mesure où elle coïncide avec l'anniversaire des événements du 16 mai. Le ministre a indiqué que son département a constitué une commission judiciaire pour s'enquérir des raisons de cette grève de la faim observée par quelque 600 prisonniers dans certaines prisons marocaines. Il s'est dit étonné que ces prisonniers, qui n'ont pas contesté le fait qu'ils jouissent de leurs droits intégraux, revendiquent toutefois qu'ils soient acquittés et que des excuses leurs soient accordées. Qualifiant ces revendications d'"irréalisables" dans la mesure où il est impossible de suspendre, de cette manière, l'exécution d'un jugement de dernier ressort, il a fait remarquer que tout prisonnier ayant fait l'objet d'un jugement définitif est contraint "de jure" à suivre les procédures de recours prévues par la loi. Le ministre a, par ailleurs, démenti les propos rapportés par certains médias internationaux faisant état de l'enlèvement de deux leaders des grévistes, assurant que les faits consistent en un transfert de certains prisonniers pour les rapprocher de leurs familles, en réponse aux demandes formulées en ce sens par plusieurs organisations de défense des droits de l'homme, dont les Conseil consultatif des droits de l'Homme (CCDH). M. Bouzoubaâ a exprimé l'espoir que cette grève ne mène pas à des drames, soulignant que son département a mobilisé tous les moyens en coopération avec le ministère de la santé, la protection civile et les autres instances concernées en vue d'instaurer une permanence dans l'ensemble des prisons concernées par la grève de la faim afin de fournir l'assistance aux grévistes quand c'est nécessaire. A ce propos, il a fait savoir qu'une commission a été constituée pour visiter les prisons et essaie de contacter les grévistes afin de les convaincre de l'inutilité de ce mouvement illégal. Le ministre a appelé, par ailleurs, à la conjugaison des efforts pour favoriser l'intégration de la jeunesse marocaine dans la vie quotidienne de manière à servir le pays dans son ensemble.