Imaginez la frustration et le dépit de ces enfants qui s'apprêtent à reprendre le chemin de la vie qui s'endorment sur un fait pour se réveiller sur un autre. Il est évident que la santé mentale de nos enfants n'est guère prise en compte. Pas d'école. Une épée de Damoclès qui s'abat sur les têtes de nos enfants avides de retour à l'école. Les cartables sont faits. Les goûters choisis et précieusement doublés pour les plus nantis. Les fournitures achetées par listes entières et pour l'année comme si devant une pénurie d'eau ou de blé on s'inquiéterait d'une pénurie de stylos. Bien mieux, les frais de scolarité également ont été avancés. Un retour en arrière n'est plus possible. Les décisions sont connotées par une grande impulsivité si on en croit les horaires de communiqués. Bien tardifs. J'aimerais préciser à notre cher gouvernement que les enfants dorment à 22h. Imaginez la frustration et le dépit de ces enfants qui s'apprêtent à reprendre le chemin de la vie qui s'endorment sur un fait pour se réveiller sur un autre. Il est évident que la santé mentale de nos enfants n'est guère prise en compte. C'est d'autant plus hilarant que le chef du gouvernement est psychiatre. Les temps sont durs de par le monde et les décisions sont très difficiles à prendre pour tous les gouvernements, mais la communication est le cheval de bataille de toute crise, sanitaire ou autre. Décider la décroissance n'est en aucun cas envisageable par les grandes puissances mondiales. Au contraire, c'est la croissance tous azimuts. On fonce. On y va. On a tout à perdre, mais étant déjà en enfer, on ne peut s'arrêter d'avancer. Une simple logique, en somme. Nous savons que la chute est proche, mais on y va. On y va parce qu'on n'a plus le choix. Croire le contraire est la pire des erreurs à faire, aujourd'hui. La marche vers le désastre est sans appel. Un retour sur les théories des collapsologues nous amènerait à réfléchir autrement l'avenir de nos enfants. Le système scolaire sociabilisant et épanouissant jusqu'à une certaine mesure car bien des programmes sont fortement critiquables. Je trouve très idiot de classifier les enfants selon une échelle rigide assez fermée n'incluant guère l'imagination et la créativité dans l'apprentissage. Les plus grands scientifiques et inventeurs ont d'abord été philosophes, peintres et rêveurs. Or, la place au rêve n'est plus. On rêve pour nous. Et on concrétise par objets cumulés et non par accomplissements ressentis. Consommation oblige. Bon ! Nous avons bien consommé. Pouvez-vous prendre en compte le ressenti d'un enfant en pleine croissance physique, mentale et sociale devant un avenir incertain ? Si les adultes sont impuissants et que leur gouvernement s'emmêle les pinceaux, que faire de nos enfants ? Voici le constat à froid. Car prendre des mesures draconiennes pour sauver les meubles peut engendrer le chaos, aujourd'hui. Logiquement, il est préférable d'ajourner la catastrophe. 10 ans. 20 ans. 30 ans. Avec l'espoir illusoire qu'un miracle se produise. La réalité n'est pas covidienne seulement. Elle est économique. Elle est environnementale. Elle est énergétique car la Terre s'épuise en ressources primordiales. Elle est collapsologique. Le possible effondrement de notre civilisation industrielle. On ne parle pas de la fin du monde, mais plutôt de la fin d'un monde. Un monde où l'homme dilapide de manière conditionnée un héritage terrien précieux loin d'être inépuisable. Les êtres vivants et la nature sont malheureusement de vulgaires ressources à dilapider pour nourrir des pulsions expansionnistes. Mieux encore, l'homme est devenu ressource et objet de consommation pour l'homme. La culture du déshumain est en place et les masques tombent. La bouche aux lèvres surdimensionnées, témoin de l'oralité sacralisée chez l'homme moderne, est enfin une partie intime grâce à la Covid. Et à bon escient ! Ce qui pourrait expliquer le retard de communication et la prise de parole indécise et non rassurante de notre gouvernement. Pas besoin d'être Pablo Servigne ou Raphaël Stevens pour voir qu'avec l'arrivée de l'automne-hiver une vague importante nous attend. Par conséquent, une reprise des cours ou des activités «comme avant» est fortement incertaine. On n'a guère besoin de Nostradamus sur ce coup. Nous en sommes arrivés à ce stade. Attendre un miracle. C'est l'unique porte de sortie pour cette civilisation. Evidemment, aucun miracle ne pointe à l'horizon. «Des économistes justifient rationnellement ce souci exclusif des profits à court terme en arguant qu'il peut être de meilleur aloi de récolter une ressource aujourd'hui que demain, dès lors que les profits d'aujourd'hui peuvent être investis et que les intérêts de cet investissement entre aujourd'hui et demain tendent à rendre la récolte d'aujourd'hui plus valable que celle de demain. Quitte à ce que les conséquences néfastes soient supportées par la génération à venir, qui, par définition, n'est pas encore ici pour faire droit à une prospective à long terme». (Jared Diamond, Effondrement, page 672). Il faudra faire partie des survivants. Mad Max n'est pas loin, et là aussi le plus drôle c'est que le film se déroulait en 2021. C'est à réfléchir différemment car si on doit survivre sans le confort auto-destructif actuel, nos enfants devraient apprendre à bêcher et planter. Puis à chasser et allumer un feu. Le retour aux grottes a débuté par des confinements et se terminera par une autarcie certaine, de plus en plus étriquée. Nous avons une date butoir pour jeter l'éponge. Rien ne va plus. Les scenarii qui se profilent ne sont pas nombreux. La nature finira par prendre le dessus et les humains auront livré un dernier combat pour s'exterminer eux-mêmes. S'adapter et survivre passera par une sélection naturelle déjà bien entamée par la Covid. Qui seront les enseignants de demain ? Doit-on penser mathématiques, arts et lettres ? Ou chasse, pêche et cueillette ? Apprenons-leur à bêcher !