Acte 1. Le président élu Donald Trump a nommé Marco Rubio au Département d'Etat. Le personnage est connu en Algérie depuis qu'il avait demandé, par lettre, à l'actuel secrétaire d'Etat Anthony Blinken de sanctionner ce pays pour son soutien à la Russie. L'affaire a fait grand bruit chez les militaires algériens et leur présidence. Acte 2. Les Algériens se sont lâchés sur Marco Rubio, avec leurs insultes habituelles. C'est une spécialité des médias et des influenceurs du régime. Acte 3. On est deux ans après, et l'Algérie participe au sommet arabo-islamique à Riadh en Arabie saoudite. Et justement, il y a une lettre envoyée par le président Abdelmajid Tebboun, que va lire en son nom, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf. Qu'a-t-il proposé à ses pairs? Un embargo total de tous les pays participants sur Israël. Acte 4. 48 heures après cette lettre, le ministère des Affaires étrangères dément les propos du président. Qui a parlé d'embargo? Quelqu'un a-t-il entendu quelqu'un parler d'embargo? Silence. On ne sait pas. Sur la Radio officielle algérienne on peut lire ce démenti du ministère des Affaires étrangères: « la déclaration algérienne au Sommet de Riyad n'appelle, en aucune manière et sous quelque forme que ce soit, à une réédition de l'embargo arabe de 1973 ». Acte 5. Les observateurs qui ne sont ni sourds ni manchots, ont repris la vidéo de la déclaration du ministre Attaf. Et là aucun doute possible, il a bien parlé d'embargo sur Israël. Maintenant, on se pose la question de savoir pourquoi toute cette panique de la part d'un régime qui se considère comme une puissance régionale? Qu'est-ce qui lui fait si peur? Normalement on reconnaît une puissance à la constance de ses positions diplomatiques, entre autres évidemment. C'est d'ailleurs la force du Maroc. Quand il dit quelque chose on est forcé de le croire. Mais là nous sommes en présence d'une troublante bizarrerie. En Algérie, il n'est pas rare qu'une décision de 8.00 H soit désavouée à 9.00 H. C'est même devenu la norme. Et quand il s'agit des Etats-Unis de Donald Trump, alors là, on tremble, on claque de dents, on jure sur la tête des martyrs que rien n'est vrai, que c'est un coup d'un ennemi classique... etc, la routine. Le pouvoir algérien doit maintenant penser à s'en sortir pendant les quatre prochains années du mandat de Trump. Et peut-être même au-delà parce que le nouveau président n'éloigne pas l'idée d'un autre mandat. Tout est possible en Amérique. Tout cela pour dire quoi? Tout simplement que si l'Algérie veut vivre en paix avec elle-même et entamer un véritable processus de développement, et résoudre ses multiples problèmes économiques et sociaux de sous-développement, elle n'a qu'un choix possible er d'ailleurs très facile: se réconcilier avec le Maroc. On imagine aisément que beaucoup d'Algériens sont d'accord. Le problème c'est que le pouvoir n'est pas clair. On ne sait pas qui dirige effectivement. La lettre du président au sommet arabo-islamique l'a encorne démontré. Et pour finir, Marco c'est l'anagramme de Maroc. Quand les astres s'alignent, ils s'alignent bien.