Dans une lettre adressée au Secrétaire général de la CDT, la Commission provisoire pour la gestion des affaires du secteur de la presse et de l'édition a exprimé son indignation et son rejet des « accusations infondées » du Syndicat national des médias et de la presse relevant de la confédération. Ce dernier vient en effet de publier un communiqué au ton fort et jugé « injurieux, contenant de fausses accusations et truffé de confusions », selon la commission. Le dit communiqué du syndicat appelait à une manifestation devant le siège du Conseil national de la presse, ce 14 novembre 2024 pour dénoncer plusieurs aspects de la gestion du secteur, notamment la « situation des journalistes incarcérés, la distribution des subventions publiques et l'absence de transparence ». « Revendications hors de Propos » Déclinant toute responsabilité par rapport aux « accusations » du syndicat, la commission rappelle dans sa lettre « qu'elle n'a ni le pouvoir judiciaire ni l'autorité sur les questions législatives et exécutives ou encore l'attribution des subventions ». Ces responsabilités, affirme-t-elle, relèvent exclusivement de l'autorité gouvernementale en charge de la communication. « Parmi les points soulevés, la CDT exige la libération des détenus d'opinion et d'expression parmi les journalistes et blogueurs, une revendication que la commission juge inappropriée, soulignant qu'elle n'a aucune compétence pour intervenir dans ce domaine », argumente la commission dans sa missive. Quant aux subventions publiques, la commission précise que leur distribution est régie par la loi et gérée par le gouvernement, conformément aux dispositions de l'article 7 de la loi n°88.13 relative à la presse et à l'édition, et au décret 2.23.1041du 4 janvier 2024 définissant les critères d'octroi des aides publiques. Audit et transparence Le syndicat avait également soulevé dans son communiqué la nécessité d'un audit du Conseil national de la presse et de l'Association des œuvres sociales des journalistes. Une demande qui, selon la commission, « vise à susciter des doutes injustifiés et à semer la zizanie ». La commission rappelle que l'association des œuvres sociales est une entité indépendante, créée conformément aux lois sur les associations grâce à la persévérance et aux efforts des journalistes. « L'association représente un acquis social important pour les journalistes de la presse écrite et ne devrait pas faire l'objet d'accusations sans preuves, sous peine de basculer dans la diffamation mal attentionnée et contraire à l'éthique », s'insurge la commission. Ripostant avec virulence aux accusations du syndicat, la commission estime que l'appel à mettre fin au monopole de la presse sportive par le « lobby des affaires est incompréhensible et mal placé». La commission provisoire affirme par ailleurs qu'elle n'a aucun lien avec la gestion de l'accès aux stades. « Cependant, il est à noter que l'initiative prise par l'Association nationale de la presse et des éditeurs pour organiser cette activité vise à mettre fin à des pratiques antérieures dont le secteur de la presse a longtemps souffert », ajoute la lettre. Carte de presse Concernant les doléances du syndicat national par rapport à l'attribution de la carte de correspondant de presse accrédité, la commission explique que l'octroi de cette carte relève de l'autorité gouvernementale en charge de la communication. «Quant à la rumeur selon laquelle la carte de presse professionnelle serait délivrée conformément à un régime spécial, en réalité, cette carte est délivrée en vertu des dispositions de la loi n°89.13 relative au statut des journalistes professionnels, ainsi que du décret n°2.19.121 du 14 mars 2019, fixant les modalités d'attribution et de renouvellement de la carte de presse professionnelle », détaille la commission. Pour conclure, cette dernière appelle la CDT à adopter " un discours plus constructif ". Elle critique ce qu'elle décrit comme un « recours aux rumeurs et à la diffamation », en incitant le syndicat à s'appuyer sur des preuves concrètes dans ses revendications. Dans sa lettre, la commission déplore cet « acharnement injustifié » et plaide pour une collaboration plus sereine avec les acteurs sociaux et syndicaux en appelant à un débat public fondé sur des faits et sur le respect mutuel entre les parties concernées.