Tensions à la MAP. Un différend a éclaté entre la direction générale de la MAP (Maghreb arabe presse) et les gestionnaires de l'association des œuvres sociales de l'agence officielle au sujet de la gestion financière de celle-ci. La situation est telle que le chef du gouvernement intervient pour dénouer l'affaire. Dans une lettre adressée à son ministre des Finances, le chef du gouvernement ordonne une inspection de la gestion financière de l'association des œuvres sociales de la MAP. Abdelilah Benkirane demande ainsi à Nizar Baraka de diligenter une brigade de l'IGF (Inspection générale des finances). Le chef du gouvernement a commandé cette mission à la demande du directeur général de la MAP, qui soupçonne de «graves malversations financières» et une «mauvaise gestion de l'association». « Le directeur général de la MAP m'a informé qu'il vous a adressé une lettre au sujet de l'association des œuvres sociales de l'agence dans laquelle il demande une mission d'inspection de l'association en raison de signes indiquant une mauvaise gestion », lit-on dans la missive de Benkirane qui demande à son ministre des Finances de répondre favorablement à la demande de la direction générale de l'agence officielle. «Le directeur général de la MAP a diligenté un audit de la gestion de l'association des œuvres sociales de la MAP. Le rapport établit un dysfonctionnement et une mauvaise gestion des deniers publics », note Adil Jabiri, directeur de l'information de la MAP. Selon ce responsable, la direction générale a adressé des lettres au chef de gouvernement, au ministre des Finances leur demandant de faire le nécessaire. « En attendant le rapport de l'inspection générale des finances, le directeur général de la MAP a décidé d'arrêter l'octroi à l'association de la subvention annuelle qui s'élève à 6 millions DH. Monsieur Hachimi Idrissi a également décidé de créer une fondation de la MAP dans un souci d'assurer les prestations sociales au personnel de l'agence et aux ayants droit », poursuit le directeur de l'information de la MAP. Le syndicat national de la presse marocaine (SNPM) ne voit pas les choses de cet œil. Dans un communiqué, il accuse la direction générale de vouloir « imposer sa mainmise » sur l'association. Il appelle ses membres à la mobilisation et à la participation au mouvement de protestation mené par l'association des œuvres sociales de la MAP pour « défendre leurs intérêts ». Le syndicat va même plus loin dans ses accusations dénonçant la marginalisation des représentants des journalistes au sein du Conseil d'administration et la prise des décisions de manière unilatérale concernant les nominations des bureaux internationaux et régionaux et celles des responsables des services de rédaction de la MAP. Les syndicats maintiennent le bras de fer « Ces informations sont erronées. Les représentants des journalistes sont toujours membres de droit du Conseil d'administration de la MAP. Aucune exclusion n'a eu lieu. Le directeur général ne peut pas exclure un membre du conseil d'administration», rétorque Adil Jabiri. Concernant les nominations des bureaux internationaux et régionaux ainsi que les responsables des services de rédaction de la MAP, le directeur de l'information dit respecter la procédure en vigueur. « Nous avons lancé un appel à candidature pour les bureaux internationaux et régionaux ainsi que les postes de responsabilité au sein des services de la rédaction. Une commission de propositions, composée du rédacteur en chef et de trois membres observateurs indépendants qui n'ont pas la casquette syndicale, examine les candidatures selon des critères rendus publics. Les personnes exclues n'ont pas répondu aux critères requis », renchérit-il. De son côté, la CDT (Confédération démocratique du travail) s'oppose à la décision de la direction générale de la MAP. Elle exige le versement de la subvention annuelle à l'association des œuvres sociales. La centrale syndicale mobilise ses adhérents pour dénoncer cette décision et l'annuler. Mardi, un sit-in a été organisé à l'entrée de l'agence MAP en guise de protestation, avec la promesse d'autres mouvements de protestation dans les jours qui viennent. Interrogé par Le Soir échos au sujet des accusations de « malversations financières » et de « mauvaise gestion », l'association des œuvres sociales de la MAP n'a pas donné suite à notre requête.