Une société spécialisée dans la pose de portes basculantes de garage, en région flamande (nord de la Belgique) a refusé l'emploi de Marocains, au motif que ses clients n'en veulent pas, rapportent vendredi les médias belges, indiquant que l'organisme public belge, le "Centre pour l'égalité des chances" s'est saisi de cette affaire. Selon la presse, la direction de la société Feryn, de Kapelle-op-den-Bos cherche en ce moment des installateurs, pour monter ses portes basculantes et autres portes de garage, mais elle a refusé une vingtaine de jeunes qualifiés qui se sont présentés en 15 jours, au motif qu'ils sont tous d'origine marocaine. Le patron de l'entreprise, Pascal Feryn a confirmé aux médias que ces rejets de candidatures ont pour motif essentiel l'origine ethnique des postulants, en expliquant que les "clients n'en veulent pas. Ils doivent installer des portes dans des maisons privées, souvent des villas. Et les clients ne veulent pas de Marocains chez eux! Personnellement, je trouve cette situation grave, mais je ne peux rien y faire". Pour Eliane Deproost, directrice du Centre pour l'égalité des chances, "cette affaire est grave" et "inadmissible". "C'est la première fois qu'une société reconnaît ouvertement cette discrimination en avançant l'argument des réactions de la clientèle. Nous avons ouvert un dossier, en prenant contact avec la société. Ce qui se passe est illégal mais nous voulons d'abord ouvrir un dialogue avec la firme", a-t-elle confié aux médias. La discrimination à l'embauche frappe durement les Marocains et Turcs en Belgique, qui ont de plus en plus de difficultés à trouver un emploi, comme cela a été démontré par plusieurs études. Ainsi, selon une enquête menée par l'Université d'Anvers et l'Institut national belge de Statistique, 61 pc des Belges âgés de 15 à 64 ans ont un emploi. Ce taux descend à 56 pc pour les ressortissants européens, à 51 pc pour les Belges naturalisés et à 26 pc pour les Marocains et Turcs.