À Manacor en Espagne, la future grande mosquée financée par le souverain chérifien    Taza : recours judiciaire envisagé pour l'expropriation liée au barrage Sidi Abbou    Au Caire, le Maroc à la 61e réunion des directeurs généraux des douanes des Etats d'Afrique du Nord, du Proche et Moyen-Orient    La Finlande ferme le bureau des séparatistes du Polisario et interdit leurs activités sans autorisation préalable    Dakhla: Le RNI met en exergue les victoires diplomatiques du Royaume au sujet du Sahara    En Couv'. Gouvernement : Une nouvelle dynamique dans la continuité    Miloudi Moukharik réélu secrétaire général de l'Union Marocaine du Travail    Maroc : la sardine à cinq dirhams expose les rouages opaques de la chaîne des prix    Le Fonds vert pour le climat soutient le fonds foncier de Mirova et dix autres projets avec un accent sur le Maroc    GIS-2025 : l'ambassadeur Maliki salue le potentiel agricole du Madhya Pradesh, grand Etat rural indien, et envisage une coopération élargie    Vidéo. Maroc-France : Une nouvelle ère de coopération stratégique et humaine    Agroalimentaire : La Banque mondiale souligne les efforts du Maroc en faveur d'un modèle résilient    SIA Paris : Une convention de partenariat dans l'agriDigital entre le Maroc et la France    Terrorisme : Le Maroc est ciblé dans sa stabilité et son image    Le Caire : Ouverture du 7e Congrès du parlement arabe et des présidents des assemblées et parlements arabes avec la participation du Maroc    Paris crée une commission pour évaluer son aide publique au développement alors que la polémique sur les fonds alloués à l'Algérie s'accentue    Ligue 1: Le magnifique doublé d'Achraf Hakimi contre Lyon [Vidéo]    Le Marocain Aziz Aït Ourkia triomphe au Marathon LifeStar de Malte 2025    Marrakech: Interpellation de deux ressortissants français faisant l'objet de mandats d'arrêt internationaux    Double homicide à Mohammedia : un septuagénaire abat sa fille et son gendre avec une arme à feu    Le Royal Automobile Club Marocain inaugure son premier centre de prévention routière    Extradition vers l'Espagne du chef d'un réseau de trafic de migrants ayant opéré depuis Laâyoune    Ajay Tamta, ministre indien, en visite au Centre régional de la recherche agronomique de Marrakech    La chaîne Tamazight dévoile sa grille spéciale ramadan : une programmation variée entre fiction, documentaires et émissions culturelles    La RAM renouvelle son partenariat avec le festival du cinéma de Ouagadougou    SeaLead lance un nouveau service maritime pour renforcer les échanges commerciaux entre le Maroc, la Turquie et la côte américaine    Le Jardin Royal du Maroc au Japon : un symbole de culture et de liens profonds entre les deux pays    L'écrivain Boualem Sansal entame une grève de la faim illimitée pour protester contre son emprisonnement en Algérie... Des appels à sa libération immédiate    Législatives allemandes : Les conservateurs triomphent, l'extrême droite à l'affut    Egypte. Don des héritiers de Cheikh Abdullah Al-Mubarak Al-Sabah à l'hôpital « Ahl Masr »    France : Un mort et cinq blessés dans une attaque au couteau à Mulhouse, l'assaillant interpellé    L'attaquant de Mulhouse en France : un migrant algérien que l'Algérie a refusé de réadmettre    La lutte contre le fentanyl et l'Ukraine au centre d'un entretien téléphonique Trudeau-Trump    Botola : Programme et résultats de la 22e journée    Botola : Le classico AS FAR-Raja Casablanca en tête d'affiche    Casablanca : arrestation d'un Français recherché par Interpol pour trafic de drogue    Casablanca: Interpellation d'un Français d'origine algérienne faisant l'objet d'un mandat d'arrêt international (source sécuritaire)    Liga: le Barça s'impose à Las Palmas et se maintient en tête du classement    Afrobasket 25: Le Mali bat le Soudan du Sud et élimine le Maroc !    L'Algérie utilise une image du Ksar Aït Ben Haddou dans une vidéo officielle    MAGAZINE : Booder, l'autodérision comme point nodal    Le Festival International du Film de Dublin 2025 rend hommage au cinéma marocain    Netflix va investir 1 milliard de dollars au Mexique lors des quatre prochaines années    Hommage à l'explorateur marocain Estevanico à New York    Etats-Unis : Le Caucus des accords d'Abraham s'intéresse à l'éducation au Maroc et au Moyen orient    Marrakech : Le Complexe sportif Sidi Youssef Ben Ali rénové et livré    Diaspo #377 : Ilias Ennahachi, un multi-champion de kickboxing aux Pays-Bas    CasaTourat, la nouvelle application destinée à faire découvrir le patrimoine de la ville    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



One man show réussi
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 27 - 04 - 2005

Avec «Cheïkh Bary», Hafed Badri fait une entrée remarquée dans le monde de l'humour. Ce jeune comique a tenu le public en haleine lundi 25 avril à Rabat.
Peut-on faire de l'humour intelligent dans notre pays ? On vous entend, d'ici, rire… jaune. Et pas vraiment à tort. En dehors des stéréotypes «aâroubi/ m'dini», et autres blagues de mauvais goût, il n'y a, paraît-il, rien. Erreur. Ce n'est pas Hafed Badri, ni ces centaines de spectateurs qui ont assisté à son one-man-show «Cheïkh Bary», et moins encore ces membres de la Commission nationale d'aide au théâtre venus le superviser, qui nous contrediront. Si, en ce mémorable lundi soir dernier au Théâtre national Mohammed V (Rabat), une poignée de spectateurs, pour des raisons que l'on va élucider par la suite, n'ont pu rester jusqu'à la fin du spectacle, la majorité sont allés jusqu'au bout. Badri a su les tenir en haleine pendant deux heures, sans leur donner la moindre occasion de cabrer, sinon par quelques saynètes que quelques oreilles pudiques auront jugées un peu «trop osées».
Mais c'était par manque de prudence. En effet, Badri a entamé son spectacle par un avertissement : « Accord parental souhaitable», inscription affichée d'entrée de jeu en gros caractères sur un écran installé en arrière-plan. Le décor, puisqu'on y est, était meublé, outre, cet écran, d'un seul élément : une chaise. Une scénographie somme toute dépouillée, mais fonctionnelle portant la signature d'un ancien «isadacien» (lauréat de l'Institut supérieur d'art dramatique et d'animation culturelle), Abdelmajid Al Haouass. L'écran, au-delà de sa fonction de miroir pour refléter l'autre visage de «Cheïkh Badri», incarne le monde virtuel dans lequel vit le personnage. A première vue, un «Cheïkh Bary», en posture fœtale, se débat dans le ventre de sa mère. Il aurait préféré rester à l'état embryonnaire, tant le monde extérieur lui paraissait agressif. Mais la Nature finira par avoir le dernier mot, «Cheïkh Bary» voit alors le jour. Jour qui marque le début de démêlés avec un monde où il fait figure de marginal, d'épave, pour ne pas dire de rebut de la société.
Le scénariste, qui n'est autre que Badri, lui fait tenir des propos d'une trivialité désarmante. «Satoura»
(poignard), «tspoupa» (moquer), «garçon» (serveur de café qui devient sous-vêtement !), «commissariat» (poste de police qui se transforme en femme bien en chair !), «armes bleues» (billets de banque servant de pots-de-vin au flic corrompu)… Ce sont là autant d'expressions qui en disent long sur l'origine du personnage, mais qui renvoie à la société dans laquelle il vit une image terne, histoire de lui donner mauvaise conscience.
Badri, qui à l'évidence était très à l'aise dans son rôle de citoyen de seconde zone, n'en a pas moins brillé dans d'autres registres. En maître des rôles de composition, il incarnait tour à tour l' « homosexuel », le «nervi» du coin de rue, le «dévot» prêchant la bonne parole, l' «inculpé» qui manque de respect au juge, le «juge» qui se retrouve, mine de rien, au banc des accusés… Une large palette de personnages-types incarnés par un seul comédien, dont les profils en disent long sur une société malade de ses monstres.
Sur le registre de la musique, l'utilisation du « rap » sert à fond l'a-priori scénique du spectacle. Porte-voix des préoccupations de la jeunesse, le « rap » se veut expression de sa révolte.
Un contenu hautement significatif, traité sur le mode de l'humour. Moralité : la pilule passe mieux à travers le rire. Badri s'en est acquitté à bon compte. Il a été récompensé, à la fin du spectacle, par une longue standing-ovation.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.