Sans surprise, le déficit budgétaire et la dette publique se verront aggravés par ailleurs en raison de l'épidémie en 2020 et en 2021. A l'exception des produits de privatisation, le déficit budgétaire global va se chiffrer à 7,5% du PIB en 2020 contre 3,7% prévu avant l'épidémie. «Le Maroc a l'opportunité de construire une économie plus durable et résiliente en développant une stratégie d'adaptation, similaire à son approche sur le front de l'environnement», explique la Banque mondiale dans un récent rapport de suivi de la situation économique au Maroc. Ce document d'une trentaine de pages fait un diagnostic des récentes évolutions économiques avant la Covid19 et dévoile les perspectives et défis qui attendent le pays dans l'avenir. Au Maroc comme dans la plupart des pays du monde, l'épidémie a rapidement évolué passant d'une urgence sanitaire à une crise économique. Il en ressort que la croissance ne retrouvant son niveau antérieur à l'épidémie qu'en 2022, au plus tôt. Pour la Banque mondiale, l'économie devra s'accroître de 3,4% en 2021 avec une hausse de la production agricole attribuée à des conditions climatiques plus normales et un accroissement plus lent de la production non agricole. De son côté l'activité économique intérieure redémarrera parallèlement au relèvement des principaux marchés d'exportation européens du Maroc. Dans ses prévisions, l'institution internationale relève une croissance de 3,8% en moyenne en 2022–2024. Sans surprise, le déficit budgétaire et la dette publique se verront aggravés par ailleurs en raison de l'épidémie en 2020 et en 2021. A l'exception des produits de privatisation, le déficit budgétaire global va se chiffrer à 7,5% du PIB en 2020 contre 3,7% prévu avant l'épidémie. Dans cette perspective, la dette publique atteindra 75,2% du PIB contre 65% en 2019. Sur la période 2020-2024, les prévisions dévoilées indiquent une baisse progressive du déficit budgétaire se situant ainsi à 4,1% du PIB (contre 3,3% prévus avant la Covid19). Pour sa part le déficit du compte courant s'allègera à moyen terme. Il passe de 4,1% du PIB en 2019 à 8,4% en 2020 en raison de la baisse des recettes d'exportation et touristiques, des transferts de fonds et des entrées des capitaux. «À partir de 2021, le déficit du compte courant diminuera et atteindra 6,4% du PIB pour progressivement se résorber sur le reste de la période de prévision alors que les exportations, les recettes du tourisme, les IDE et les transferts de fonds repartiront à la hausse et les secteurs manufacturiers d'exportation (en particulier l'automobile, l'électronique et les produits chimiques) développeront leur activité», précisent les experts de la Banque mondiale. En raison de la Covid19, les investissements directs étrangers seront en recul de 0,6% du PIB en 2020. Ils vont se redresser à moyen terme pour atteindre 2% du PIB. Concernant les réserves internationales brutes, on notera une baisse temporaire qui représentera 4,1 mois d'importation, avant de s'accroître pour atteindre 4,9 mois d'ici 2025.