Casablanca. Un lycéen de 20 ans a suivi un homosexuel dans son domicile. Là, l'homme a essayé de séduire le jeune homme. Devant le refus de celui-ci, le quinquagénaire a brandi un couteau pour l'obliger à céder à ses caprices. Et c'est là que les choses ont mal tourné. Les éléments du troisième aarrondissement de police à Casablanca-Anfa avaient à peine ouvert leurs bureaux, en ce matin du mercredi 30 mars, que le téléphone du standard a sonné. «Allo ! Qui est à l'appareil?», demande le policier standardiste. Une voix douce a répondu de l'autre côté du fil : «un crime vient d'être commis dans un appartement de la rue Azzouhour». Aussitôt, les éléments du troisième arrondissement ont alerté la police judiciaire préfectorale avant de monter dans leur fourgonnette pour quitter leur siège au boulevard Roudani à destination de la rue indiquée, donnant sur l'Avenue Hassan II, au centre-ville, à quelques centaines de mètres de la préfecture de police du boulevard Zerktouni. Une fois sur les lieux, ils ont été rejoints par les éléments de la troisième brigade préfectorale de la police judiciaire. Aussitôt les premiers constats d'usage ont été entamés ; les meubles de l'appartement en question sont sens dessus-dessous et le cadavre d'une personne de sexe masculin gît à terre, dans une mare de sang et criblé de coups portés à l'aide d'un objet tranchant. De qui s'agit-il ? Qui l'a tué et pourquoi ? Les enquêteurs ont continué à fouiner à gauche et à droite, dans les chambres, la cuisine, les toilettes et tous les autres lieux de l'appartement. Les enquêteurs n'ont pas mis la main sur le moindre indice susceptible de les aiguiller sur une piste. Bref, toutes les suppositions sont envisageables et par conséquent l'enquête s'avérait difficile à tirer au clair. Cependant, lorsque l'un des policiers a ouvert un tiroir, il a trouvé une enveloppe qui contenait des photos. Il a commencé à les regarder. «Qu'est-ce que c'est?», s'interroge-t-il avant d'appeler son chef. Bouche-bée, le chef de la brigade les a toutes regardées. Une vingtaine de photos de jeunes, tous nus, dans des positions érotiques ou en compagnie de la victime sur son lit, en train de l'embrasser. Etait-il un homosexuel? Les photos confirment cette thèse. Entre-temps, les éléments de l'identité judiciaire se sont dépêchés sur les lieux. En mettant leurs gants, ils ont prélevé des échantillons du sang de la victime. Ils les ont mis dans des petits sachets en plastique pour les emmener au laboratoire scientifique de la police. Après le départ des éléments de l'identité judiciaire et du troisième arrondissement judiciaire, ceux de la troisième brigade préfectorale de la PJ ont commencé à recueillir les témoignages du veilleur de nuit, du gardien de voitures, des voisins et de tous ceux qui ont la moindre information sur la victime. Ces témoignages ont au moins permis aux limiers de savoir que le nom du défunt est Farid, âgé de cinquante-deux ans. Un célibataire, qui rentrait souvent chez lui, accompagné de jeunes hommes dont l'âge varie entre dix-huit et vingt-cinq ans. Les investigations ont ciblé enfin le milieu homosexuel. Là, ils ont appris que Farid a été vu pour la dernière fois en compagnie d'un jeune, la vingtaine. Quelques personnes leur ont donné son signalement. Entre-temps, les résultats de l'analyse de l'ADN sont parvenus au bureau du chef de la brigade. L'analyse de l'ADN extrait des gouttes de sang prélevées par les éléments de l'identité judiciaire montraient qu'elles appartiennent à deux personnes différentes, dont Farid. Qui est la deuxième personne ? S'agit-il de l'auteur du crime ? Il s'agit d'un élève de vingt ans, poursuivant ses études en deuxième année de baccalauréat et demeurant à Témara. Alors que la réponse de la seconde question ne devra avoir lieu qu'après son arrestation. Pour cela, les enquêteurs se sont rendus dans cette ville. Le jeune lycéen est en fuite. Il n'a pas donné signe de vie depuis quelques jours, ni chez lui, ni au lycée. Les jours passaient sans qu'il apparaisse, ni ne donne de ses nouvelles. Ce n'est que le vendredi 8 avril qu'il a appelé son père. Ce dernier lui a demandé de le rejoindre à la maison. Là, le père l'a convaincu de se présenter à la police. Le même jour, il a pris le train en compagnie de son père pour se présenter devant les élément de la troisième brigade préfectorale de la PJ de Casablanca. Le jeune lycéen a avoué avoir poignardé la victime sans avoir l'intention de la tuer. Il a affirmé aux enquêteurs avoir rencontré Farid dans la rue et que celui-ci lui a demandé de l'accompagner chez lui pour se connaître un peu plus. Une fois dans l'appartement, la victime l'a incité à se déshabiller pour faire l'amour. Le jeune lycéen a refusé. Un refus qui a mis Farid hors de lui au point qu'il l'a menacé avec un couteau. Plus fort que lui, le jeune lycéen est arrivé à lui arracher l'arme et lui porter des coups avant de prendre la poudre d'escampette.