Des milliers de musulmans ont été mobilisés, hier dimanche, devant l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, pour empêcher des militants de l'extrême droite israélienne de s'infiltrer dans le lieu saint. S' agit-il d'une nouvelle rupture de la trêve prononcée entre les Palestiniens et les Israéliens au cours du dernier Sommet israélo-palestinien à Cherm EL-Cheikh en Egypte ? Dans la matinée du dimanche, un petit groupe de militants israéliens d'extrême droite ont essayé de s'approcher de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-est. Devant cette menace, des milliers de musulmans s'étaient affolés devant l'esplanade des Mosquées pour protéger et défendre ce lieu saint. Des parlementaires arabes d'opposition étaient également présents. Les forces de sécurité israéliennes, notamment quelque 3.000 hommes qui ont été déployés pour empêcher l'invasion des colons juives, ont interpellé une trentaine de militants de l'extrême droite parmi lesquels Israël Cohen, chef du groupuscule ultra-nationaliste, "Revava". Israël Cohen avait appelé à prier en masse sur l'esplanade pour dénoncer l'évacuation prévue cet été de la bande de Gaza de 8.000 colons israéliens installés sur ce territoire. Cependant, seuls quelques dizaines d'ultra-nationalistes israéliens, dont des adolescents et des enfants, ont répondu à cet appel et la police n'a eu aucune peine à les bloquer et à leur interdire l'accès à l'esplanade. L'événement de dimanche, qui n'a pas enregistré de violents incidents, n'a pourtant pas empêché les Palestiniens de faire leur prière d'après-midi comme d'habitude. Par précaution, les autorités israéliennes avaient limité l'accès au site aux seuls Arabes israéliens et aux Palestiniens de Jérusalem-est âgés de plus de 40 ans, ainsi qu'aux femmes musulmanes, de crainte d'affrontements. Cette mesure n'a toutefois pas empêché un des chefs politiques du Hamas en Cisjordanie, le cheikh Hassan Youssef, de s'infiltrer sur l'esplanade. "Son identité n'est pas marquée sur son front, et, comme il a une soixantaine d'années, il a pu passer, car malheureusement le tronçon de la barrière de sécurité qui doit relier Jérusalem à Ramallah n'est pas achevé", a déploré le ministre de la Sécurité intérieure, Gideon Ezra, qui se trouvait sur place. Le cheikh Hassan Youssef a été interpellé par la police à sa sortie de l'esplanade, selon des sources policières. La police a également empêché quatre députés d'opposition d'extrême droite de fouler l'esplanade. La menace de manifester sur l'esplanade a suscité une vive émotion dans le monde arabe et une vague de manifestations palestiniennes de plusieurs milliers d'écoliers et lycéens, dimanche, dans les principales villes et les camps de réfugiés de la bande de Gaza. Des activistes palestiniens avaient menacé samedi de rompre le cessez-le-feu dans la cas au ce rassemblement aurait lieu. "Si les sionistes profanent la mosquée d'Al-Aqsa, ils sèmeront les germes d'une troisième Intifada", avait déclaré, à Gaza, Nizar Rayyan, un haut responsable du Hamas. Au Caire, le recteur de la mosquée d'Al-Azhar avait averti que le Proche-Orient exploserait si Revava "bafouait le caractère sacré de la mosquée d'Al-Aqsa". Depuis son lancement vers la fin du dernier Sommet israélo-palestinien à Cher EL-Cheikh, la trêve entre les deux parties devient de plus en plus sensible. Après que des soldats israéliens ont tué trois jeunes adolescents palestiniens, au moment où ils jouaient tranquillement au foot-ball samedi dernier au sud de Gaza . En répondant à cette agressivité, des Palestiniens ont tiré des dizaines d'obus de mortier sur des colonies israéliennes et des positions de l'armée israélienne dans le sud de la bande de Gaza, sans faire de victimes, a-t-on indiqué dimanche de sources militaires.