La police israélienne a pénétré dimanche 25 octobre au matin sur l'esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, à la suite de manifestations de Palestiniens, a-t-on indiqué de sources policières.Quinze manifestants ont été arrêtés à la suite de jets de pierres et le site a été fermé "jusqu'à nouvel ordre" à tous les visiteurs, a précisé la police. Trois policiers ont été blessés, selon la radio. En conséquence, la police a fermé l'accès de l'esplanade, qui avait ouvert normalement peu auparavant aux fidèles musulmans ainsi qu'aux visiteurs non-musulmans. "Une main très ferme" La police israélienne avait déployé en début de matinée des renforts dans la vieille ville de Jérusalem. "Il y a eu des appels lancés parmi des Palestiniens et des Arabes israéliens pour venir manifester soi-disant pour défendre le Mont du Temple (l'esplanade des Mosquées), c'est pourquoi nous avons renforcé les patrouilles dans la vieille ville pour éviter tout désordre", a affirmé le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld. "Nous agirons d'une main très ferme contre les fauteurs de troubles ainsi que contre ceux qui incitent aux violences", a averti Dudi Cohen, le chef de la police israélienne. Plus d'une centaine de jeunes sont retranchés à l'intérieur d'une des mosquées de l'esplanade, selon la police qui a appelé ces protestataires à sortir. "Justifier ses crimes" De son côté, l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas a exhorté Israël à "stopper tous ses actes de provocation". "Jérusalem est une ligne rouge à ne pas franchir. Nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il mette fin à des actes qui ne font qu'enflammer la région", a affirmé un porte-parole palestinien, Nabil Abou Roudeina. "La police affirme toujours que les croyants jettent des pierres, comme prétexte à ses attaques. Mais elle veut simplement justifier ses crimes", a accusé Kamal Khatib, un porte-parole du Mouvement islamique arabe israélien, une organisation en pointe lors des récents incidents à Jérusalem. L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a dénoncé quant à elle la "violation" par la police israélienne de l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, un acte qui aurait "des conséquences imprévisibles" pour la paix et la sécurité internationales. L'appel d'extrême-droite Un vaste dispositif policier avait été mis en place à la suite de la tension suscitée par l'organisation dans la journée d'une réunion à Jérusalem de "l'organisation de Défense des droits de l'Homme sur le Mont du Temple". Cette organisation, qui a obtenu le soutien de rabbins et de députés d'extrême-droite, voulait convaincre les juifs de se rassembler en masse sur l'esplanade des Mosquées."Le peuple juif doit se rendre au Mur des Lamentations et au Mont du Temple afin que ce lieu devienne un lieu de paix et de sérénité et non pas un site de haine et de terrorisme contre le monde entier", a affirmé le dirigeant de ce mouvement, Yéhuda Glick. Un lieu saint L'esplanade des Mosquées a été le théâtre d'affrontements au début du mois à la suite de manifestations palestiniennes organisées pour "la défense de Jérusalem". Ce site, qui abrite les mosquées Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Il est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le Mont du Temple. Le conflit s'est rallumé à la fin septembre, des Palestiniens protestant contre l'intrusion selon eux d'extrémistes juifs venus prier sur le site, ce que la police a démenti. Alors que la situation s'envenimait autours de l'esplanade des Mosquées, un agent de sécurité israélien a été blessé dimanche à l'arme blanche par une jeune Palestinienne au point de passage de Qalandiya, le principal point de contrôle entre Israël et la Cisjordanie occupée, au nord de Jérusalem. Le garde a été poignardé au ventre et évacué vers un hôpital, a indiqué une porte-parole, précisant que la blessure était grave mais que sa vie n'était pas en danger. La femme qui l'a attaqué, une Palestinienne de 20 ans, a été immédiatement arrêtée, a précisé la porte-parole.